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COVID 19 : les salariés face au risque infectieux

mercredi 29 avril 2020

Une étude de la DARES publiée en ce mois d’avril 2020 tente d’évaluer le nombre de salariés exposés au risque de contamination par le virus. Pour ce faire, à partir des enquêtes sur les conditions de travail (Sumer 2017 ou Conditions de travail 2013) elle a classé les salariés en quatre catégories à partir de trois facteurs d’exposition : ceux qui sont en contact direct avec le public, ceux qui travaillent de façon étroite au sein d’une équipe ou ceux qui sont exposés en temps ordinaire au risque infectieux :

  • 30 % soit 7 millions de salariés peuvent télétravailler et donc sont peu exposés au risque infectieux,
  • 12 % ne sont exposés à aucun de ces trois facteurs : par exemple, des ouvriers agricoles, des ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal, des ouvriers non qualifiés de l’électricité-électronique ou textile, des employés de maison,
  • 26 à 35 % des salariés (suivant les enquêtes prises en référence) sont exposés à un seul des trois facteurs, considérés comme ponctuellement exposés : la plupart des ouvriers qualifiés ou non, les travailleurs du BTP, les secrétaires, les conducteurs de véhicules, les fonctionnaires,
  • 20 à 32 % sont concernés par 2 ou 3 des facteurs de risque. On y trouve bien sûr les soignants, les employés du commerce et de l’hôtellerie-restauration, les aides à domicile et aides ménagères, les professionnels du paramédical, de l’action sociale, les agents d’entretien, assistantes maternelles, coiffeurs.

Ce classement qui peut paraître arbitraire et ne prenant pas en compte les situations particulières montre que pour environ la moitié des salariés, le risque infectieux est réel et nécessite le respect des mesures nécessaires pour protéger efficacement les salariés.

Comment les entreprises protègent-elles leurs salariés ?

La même étude fait le point des mesures prises par les entreprises pour protéger leurs salariés.

Première protection, pour plus d’un tiers d’entre elles, ce sont les mesures de distanciation qui sont évoquées par les entreprises. Vient ensuite la fourniture de gel hydroalcoolique à 63 %). Mais loin derrière vient la fourniture de gants (37 %) et de masques (28 %).

Là encore les différences sont sensibles suivant les secteurs. L’industrie et les transports mettent en avant la distanciation. Moins souvent dans l’hôtellerie-restauration, dans les autres services et la construction. Les gants sont utilisés dans l’industrie agroalimentaire, la santé et l’action sociale, l’enseignement, le commerce, moins dans l’information-communication et dans les activités financières et l’assurance. Les masques sont très utilisés dans l’enseignement, la santé et l’action sociale, l’agroalimentaire, moins dans l’hôtellerie-restauration et les autres activités de services.

À coup sûr, l’enjeu de la protection des salariés va devenir primordial pour gérer dans les moins mauvaises conditions le redémarrage de l’activité au moment de la mise en œuvre progressive du déconfinement. Cela ne pourra pas se faire sans l’assentiment des salariés et donc devra passer par un dialogue social approfondi et continu entre les directions et les syndicats.


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