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Femmes et hommes : regards régionaux sur l’égalité

mercredi 13 juillet 2016

Dans quelle région les filles et les garçons ont-ils les résultats scolaires les plus proches ? Qui a le plus important taux de chômage entre les hommes et les femmes dans les différentes régions ? Et qui utilise les transports en commun ? Quel est le sexe des conseillers municipaux dans les régions françaises ? L’INSEE, en vertu de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle, nous apporte des éléments de réponse en passant au crible tous les indicateurs d’égalité.

Des inégalités, oui, mais différentes selon les régions
Les inégalités entre femmes et hommes s’observent dans de nombreux domaines : éducation, marché du travail, conditions de vie, représentation dans différentes sphères de la société et s’expriment différemment d’une région à l’autre. La Corse et l’Île-de-France se distinguent souvent des autres régions : les différences selon le sexe y sont, soit bien plus marquées, soit bien plus faibles, notamment sur le marché du travail. De même, dans les départements d’outre-mer. Mais aucune région ne présente des écarts plus faibles que la moyenne dans tous les domaines.

À l’école et à l’université

En Bretagne, et dans une moindre mesure dans les Pays de la Loire, les écarts de réussite scolaire entre filles et garçons sont plus faibles qu’en moyenne et sont en faveur des filles. Or dans ces deux régions, les résultats de l’ensemble des élèves figurent parmi les meilleurs du pays. Par exemple, le taux de réussite au baccalauréat de 2014 y est supérieur : il s’établit à 95 % pour les filles et à 94 % pour les garçons, alors qu’en France, il est de 93 % pour les filles et de 91 % pour les garçons.

Contrairement à la Bretagne, les différences de réussite scolaire entre les filles et les garçons sont importantes en Corse. Le taux de réussite au baccalauréat est élevé pour les garçons et les filles mais les écarts entre eux sont tout de même prononcés, au bénéfice des filles (+ 2,8 points contre + 2,4 points au niveau national). De même, les filles ont de bien meilleurs résultats en lecture et sont bien plus souvent encore scolarisées à 18 ans que les garçons. Les autres régions présentent des profils plus contrastés. Ainsi, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les filles comme les garçons ont plus de difficultés scolaires.

Au chômage

En Corse, les hommes ont un taux de chômage inférieur de 2,7 points au taux de chômage moyen des hommes de France. En revanche, le taux de chômage des femmes corses dépasse le taux de chômage moyen des femmes de France de 1,1 point. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, l’écart entre le taux chômage des hommes et celui de la France est très faible et s’arrondit à 0,0.

Dans l’emploi

Les inégalités face à l’emploi sont les plus faibles en Île-de-France .La région s’oppose à celles du Sud comme la Provence-Alpes-Côte-D’azur et dans une moindre mesure le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. En Pays de la Loire, les inégalités entre femmes et hommes face à l’emploi sont plus importantes que la moyenne, contrairement aux inégalités sur le plan de l’éducation. Les femmes y sont plus fréquemment multi-actives que les hommes. Cela pourrait en partie être lié au recours plus fréquent des régions de l’Ouest aux services à la personne, activité plus souvent exercée par des femmes. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la situation est plus contrastée : les écarts en matière de salaire, de multi-activité ou de temps partiel entre femmes et hommes sont plus importants qu’au niveau national. En revanche, ils sont parmi les plus faibles du point de vue du chômage ou du déclassement.

Dans les conditions de vie

En Auvergne-Rhône-Alpes, les différences de conditions de vie entre les hommes et les femmes sont les plus proches des moyennes nationales. Par contre, dans le sud de la France, deux régions voisines présentent des profils opposés : en Provence-Alpes-Côte-D’azur, les différences entre les sexes en matière de parentalité, de modes de cohabitation et de déplacement sont plus importantes que dans l’ensemble de la France, mais elles sont plus faibles en Languedoc-Roussillon-Midi Pyrénées. Bien que socialement très différentes, la Corse et l’Île-de-France sont similaires sur deux aspects. Ce sont les régions de la métropole où l’âge des parents à la naissance de leurs enfants est le plus élevé et où l’écart d’âge entre pères et mères est le plus fort. Par ailleurs, dans ces deux régions en particulier, les femmes se retrouvent plus fréquemment que les hommes à la tête d’une famille monoparentale.

Dans les responsabilités politiques

58 % des conseillers municipaux sont des hommes. La loi du 17 mai 2013 (relative à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et communautaires) impose, pour ces élections, des listes paritaires alternant femmes et hommes depuis 2014, mais elle ne s’applique qu’aux communes de plus de 1 000 habitants. Dans les communes sous ce seuil, seuls 36 % des conseillers municipaux sont des femmes. La Corse, l’Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine et la Bourgogne-Franche Comté sont les régions les plus éloignées de la parité dans les conseils municipaux, et font également partie de celles qui comptent les plus grandes parts de petites communes. Les hommes étant plus souvent placés en tête de liste, les maires restent des hommes dans 83 % des communes de France en 2014. Dans les régions, la part des femmes parmi les maires est comprise entre 11,2 % (Corse) et 18,3 % (Centre-Val de Loire).

Dans les départements d’outre-mer

Les écarts observés entre femmes et hommes sont de même sens que ceux observés dans l’ensemble de la France pour la plupart des indicateurs, mais leur intensité diffère fréquemment. Sur le marché du travail, où la situation est dans l’ensemble moins favorable en outre-mer qu’en métropole, le profil des DOM en matière d’inégalités entre sexes est contrasté. Les différences de taux de chômage entre femmes et hommes sont bien plus fortes (+ 5,9 points) qu’en métropole (+ 1,3 point), tandis que les écarts de salaires y sont bien plus faibles (– 9,3 % contre – 19,4 % en métropole). Les DOM cumulent un niveau général de lecture faible chez les jeunes de 17 ans (58,7 % de lectrices efficaces, 51,9 % pour les garçons, comparés à plus de 80 % en France métropolitaine) et des inégalités entre sexes importantes (6,8 points contre 1,5 point en France métropolitaine). De plus, la population des DOM présente des particularités en matière de modes de vie. La monoparentalité est ainsi plus présente ; elle touche 7,5 fois plus les femmes que les hommes, comparés à 4,3 fois en métropole. En métropole, les femmes vivent plus fréquemment seules (23,1 % contre 19,3 % des hommes). Ce constat est inversé dans les DOM (15,7 % contre 18,7 % des hommes).


Sources