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Flex office, les craintes des salariés

samedi 18 septembre 2021

Le flex office, qui signifie l’absence de bureau fixe et attitré, a déjà quelques années d’existence. À commencer par quelques grandes entreprises de consultance, qui l’ont justifié par le peu de présence de consultants intervenant plus souvent chez leurs clients. Nombre de grandes entreprises ont suivi dans les années 2000. Le covid-19 a changé la situation, vu le nombre de salariés en télétravail, certains à 100 % pendant ces 18 derniers mois.

L’engouement d’une partie des salariés à passer au travail mixte et garder des jours hebdomadaires de télétravail crée la tentation pour de nombreuses entreprises de faire des économies de m2, au nom de leur optimisation pour une bonne gestion. Créant une forte inquiétude chez les salariés… Dans une enquête d’Opinion Way en 2018, 68 % des salariés étaient contre le flex office.

L’absence de bureau fixe, une économie recherchée par les entreprises

Si les salariés sont souvent chez le client ou en télétravail, les bureaux ont une occupation limitée. Or les entreprises tiennent de plus en plus compte du taux d’occupation des bureaux et veulent rentabiliser les m2 et réduire leurs coûts immobiliers.

Le résultat dépend beaucoup de l’organisation choisie des espaces. L’open space crée bruit, fatigue, « impersonnalisation ». Le résultat est meilleur si les espaces de bureaux sont conçus plus réduits, pour de petits groupes de bureaux, avec des zones fermées permettant les appels téléphoniques, les petites réunions, avec des salles de réunions d’équipe et d’autres pour la convivialité. Et des casiers individuels mobiles…

Le flex office, l’impossibilité de s’approprier un espace

C’est une des craintes principales des salariés et elle s’exprime de façon très concrète. Où peut-on mettre ses affaires ? Un casier mobile qu’on bouge tous les jours, un siège qu’on doit régler à chaque fois… ? Impossible d’avoir un « coin » personnel pour son espace de travail !

Leur difficulté à identifier l’espace de travail se retrouve aussi en matière de contact avec les autres salariés. Le flex office permet plus de rencontres, mais où trouver la – les - personne qu’on a besoin de contacter, de rencontrer, de travailler avec ?

Cette « impersonnalisation » des salariés leur fait poser la question de leur vraie place dans l’entreprise, limitant le sentiment de faire partie de l’entreprise, donc d’appartenance, voire leur implication. Et induit une crainte de développement des risques psychosociaux.

Le flex offfice, le collectif de travail et le management

Malgré cela certaines entreprises voient dans le flex office une circulation plus rapide de l’information, une plus grande productivité et créativité, par le brassage permanent des salariés qui induit la rencontre de nouvelles personnes. On peut au contraire craindre une détérioration de la communication interne, car beaucoup de rencontres n’est pas forcément synonyme de contacts et de liens réels.

Avec le flex office se pose forcément la question de l’esprit d’équipe et du collectif de travail. Éviter leur absence ou leur éclatement est un vrai challenge. Et cela suppose des modes de management complètement revus, qui maintiennent le contact avec des salariés partiellement présents et mobiles, qui encouragent les rencontres et les contacts entre salariés, le travail en équipe, qui passent du contrôle au soutien, qui organisent des temps de partage…

Si beaucoup d’entreprises sont tentées, pour le mettre en place de façon positive il est essentiel que le dialogue social soit organisé en amont, que les salariés soient associés : re-visite de l’organisation du travail, aménagement des différents locaux, matériel nécessaire à chaque poste, passage par une période d’expérimentation, réversibilité… Là où la question des bureaux flexibles sera posée par les entreprises, il pourra être utile de le lier à la négociation sur le télétravail et l’organisation du travail mixte dans ces entreprises, à celle sur la qualité de vie au travail. Et d’autre part, la consultation du CSE est obligatoire et doit permettre un débat sur cette réorganisation.