samedi 6 février 2021
Depuis le début de la crise sanitaire le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) a fortement augmenté pour atteindre 2,1 millions en octobre 2020 (soit plus de 8,5 % en un an). De même les effectifs de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) repartent à la hausse depuis juin 2020 (+10,7 % entre mai et septembre 2020), pour s’élever à 380 000 personnes fin septembre 2020. À l’inverse, les effectifs de la prime d’activité ont baissé à la fin du premier confinement (- 3,5 % entre juin et septembre 2020). Le dispositif Garantie Jeunes s’est interrompu pendant les confinements. Reparti à la hausse, fin juillet le dispositif jeune reste inférieur à celui d’avant crise (89 000 fin février 2020 contre 80 200 fin juillet). Fin octobre 2020, 6,44 millions de foyers perçoivent une aide au logement, soit une augmentation de 2,4 % en un an.
Ci-joint les premiers résultats de l’enquête de la DREES.
Depuis le début de la crise sanitaire, la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) publie chaque mois un tableau de suivi des prestations de solidarité (www.data.drees.sante.gouv.fr). Cela concerne le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH), l’allocation de solidarité spécifique (ASS) de fin d’allocation chômage, la prime d’activité, les aides au logement (APL, ALF, ALS) et les bénéficiaires de la Garantie Jeunes. Sachant que plusieurs prestations peuvent bénéficier à la même personne.
Les effectifs d’allocataires du RSA, de l’ASS et de la prime d’activité ont davantage été touchés, à la hausse pour les deux premiers, à la hausse puis à la baisse pour la dernière. La temporalité n’est pas non plus la même. L’effet sur les effectifs de l’AAH et des aides au logement est moindre car elles s’appuient sur les revenus des deux dernières années.
En baisse depuis 2015, le nombre d’allocataires de l’ASS repart à la hausse. Fin septembre 2020, le nombre d’allocataires de l’ASS s’élève à 380 400 personnes, soit une hausse de 6,0 % par rapport à septembre 2019. De janvier 2017 (la tendance a débuté en 2015) à février 2020, le nombre d’allocataires de l’ASS avait diminué de manière continue : 454 300 allocataires en janvier 2017 contre 350 800 en février 2020.
Les effectifs de la prime d’activité ont diminué à la fin du premier confinement.
Fin octobre 2020, 4,49 millions de foyers bénéficient de la prime d’activité, soit une légère hausse de 1,7 % en un an. Il est compliqué de suivre les évolutions conjoncturelles de ces effectifs car, à la suite de la revalorisation de la prime d’activité depuis le 1er janvier 2019, ceux-ci ont très fortement augmenté (+42,7 % entre décembre 2018 et décembre 2019).
La croissance en glissement annuel du nombre d’allocataires de l’AAH est un peu plus élevée depuis juin 2020. Elle passe à +3,3 %. Fin octobre 2020, 1,20 million de personnes bénéficient de l’AAH, soit une augmentation de 2,9 % en glissement annuel (d’octobre 2019 à octobre 2020). Si la hausse des effectifs de l’AAH est une tendance constatée sur le long terme, avec notamment un glissement annuel qui était compris entre +1,4 % et +2,7 % entre janvier 2019 et mai 2020, elle est un peu plus forte depuis juin 2020.
Une très forte baisse des entrées initiales dans la Garantie Jeunes pendant le premier confinement. Entre janvier 2017, date de la généralisation du dispositif à l’ensemble du territoire, et fin 2018, le nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes a fortement augmenté.
Ceci n’est qu’une des premières études de la conséquence de la crise sanitaire sur les minima sociaux, étude qui confirme leur interconnectivité. Elle sera actualisée tous les mois. Les prestations sociales représentent plus de 41 % du revenu disponible des ménages pauvres. Prime d’activité (3 %), prestations familiales (11 %), minima sociaux (13 %), allocation logement (14 %). 53 % des bénéficiaires de ces aides sociales disposent d’un revenu inférieur à 50 % du niveau de vie médian (soit 867 euros par mois pour une personne seule).
Référence