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Les clés du social : Hausse de l'emploi des salariés détachés en 2023

Hausse de l’emploi des salariés détachés en 2023

Publié le 10 septembre 2025 / Temps de lecture estimé : 3 mn

L’emploi des salariés détachés en 2023 a connu une nette hausse par rapport à 2022, notamment dans l’industrie mais le chiffre est toujours en baisse par rapport à l’avant crise sanitaire. Hors transports, 237 100 salariés ont été détachés au moins une fois en France par des entreprises étrangères établies à l’étranger et ils ont effectué 623 100 détachements.

Des chiffres éclairants

Le taux de recours aux travailleurs détachés augmente légèrement à O,4 % (le taux de recours est la part des salariés détachés dans les chiffres de l’emploi). Les salariés concernés sont détachés en moyenne 97 jours sur l’année, 3 jours de plus qu’en 2022. Les 237 100 salariés le sont en fait plusieurs fois dans l’année car le total annuel de détachements atteint 623 100 détachements.

Des travailleurs détachés toujours concentrés dans la construction et l’industrie

En 2023, 42 % des salariés détachés travaillent dans la construction (soit 27 100 salariés en moyenne). Cette part est en légère baisse par rapport à 2022. La majorité effectue des travaux de construction spécialisés (62 %), activité qui représente à elle seule un quart de l’emploi détaché total.
La part de l’industrie augmente de 2 points et atteint 31 %, avec 20 200 salariés en 2023. La part des services est stable à 20 %, avec 13 200 salariés en 2023. Ces derniers exercent principalement leur activité dans le secteur des activités scientifiques et techniques (36 %). L’agriculture représente 7 % de l’emploi des travailleurs détachés en 2023, une part quasi stable par rapport à 2022.

Des variations territoriales

Le taux de recours de 0,4 % est très variable suivant les départements et les régions. Ainsi, il se situe entre 0,1 % dans la Creuse et 1,5 % en Loire-Atlantique. Les taux de recours sont généralement plus élevés dans les départements composant une large zone frontalière à l’est et au nord-est de la France. Le taux augmente plus dans certains départements que dans d’autres, en particulier dans les Vosges (+0,5 point) et le Haut-Rhin (+0,4 point). À l’inverse, le département de la Manche connaît le recul le plus net (−0,2 point).

Dans la construction, les chiffres sont particulièrement tirés par les régions des Hauts-de-France (+0,4 point) et du Grand Est (+0,4 point). La Corse reste la région la plus mobilisatrice, avec un taux de recours dans la construction de 4,5 %, suivie par la région Provence- Alpes-Côte d’Azur (3,1 %).

Dans le secteur agricole, les disparités territoriales sont très marquées, avec deux régions au recours beaucoup plus important : Provence-Alpes-Côte d’Azur (7,4 %), en particulier le département des Bouches-du-Rhône (18,9 %), et, dans une moindre mesure, l’Occitanie (2,2 %). Ces régions concentrent respectivement 37,0 % et 14,9 % de l’emploi détaché agricole, des parts supérieures à celles qu’elles occupent dans l’emploi agricole non détaché.

Dans l’industrie, on note, en lien avec les activités des chantiers navals, le taux élevé de la région des Pays de la Loire et, en particulier, du département de la Loire-Atlantique (respectivement 1,1 % et 3,1%)

Qui sont-ils ?

Ils sont très majoritairement des hommes (93 %). Les secteurs les plus masculins sont la construction (99 % d’hommes) et l’industrie (94 %), tandis que la part d’hommes est un peu moins élevée dans l’agriculture (84 %) et dans les services (85 %).

Ils sont majoritairement des Européens même si ce chiffre continue de baisser perdant 4 points sur un an, pour atteindre 66,0 %. Les travailleurs détachés portugais sont les plus nombreux puis les Roumains, les Polonais, les Italiens et les Espagnols.

Parmi les salariés détachés non originaires de l’UE, les Brésiliens sont les plus nombreux (4,6 %). La part des salariés originaires d’Ukraine reste quasi stable depuis 2021 tandis que celle des Britanniques atteint 2,9 %. Enfin, la part de travailleurs détachés marocains baisse, à 2,3 %, après plusieurs années à 2,7 %.

Une durée moyenne de détachement en hausse, notamment dans les services

97 jours en moyenne contre 94 l’année précédente. Cette hausse de la durée moyenne des détachements est portée par les services, où les travailleurs sont détachés en moyenne 8 jours de plus qu’en 2022, alors que cette durée est en baisse dans l’agriculture (−6 jours).

En conclusion, on note une certaine stabilité de l’emploi détaché et une quasi-disparition de ce thème qui fut parfois hystérisé par certains partis dans les débats politiques. Preuve que l’Union européenne et les pays qui la composent ont su répondre aux nombreux défis que ce type d’emplois soulève.


Source

  • Boughazi Y., Parent G. (2021), Qui sont les travailleurs détachés en France ? Dares Analyses n° 34, juin.