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Les clés du social : La pauvreté en France et en Europe

La pauvreté en France et en Europe

Publié le 22 mai 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

En France, « en 2020, le taux de pauvreté monétaire est resté stable, avec 13,6 % de la population ( 8,9 millions de personnes) percevant moins de 60 % du revenu médian soit le même taux qu’en 2019, grâce à la mise en place d’aides exceptionnelles pendant la crise sanitaire » (https://www.clesdusocial.com/la-pauvrete-est-restee-stable-en-2020).

En 2021, le taux de pauvreté augmente par suite des non-reconductions de l’aide exceptionnelle de solidarité Covid et de la majoration de l’allocation de rentrée scolaire.

Combien de pauvres en France en 2021 ? Seuil de pauvreté en euros par mois
Nombre de personnes pauvres|Taux de pauvreté en %
Seuil de pauvreté de 40 % 772 2,5 millions 3,9
Seuil de pauvreté de 50 % 965 5,3 millions 8,3
Seuil de pauvreté de 60 % 1 158 9,1 millions 14,5

Lecture : si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian (965 euros par mois pour une personne seule), 5,3 millions de personnes sont pauvres, soit 8,3 % de la population.
Source : Insee – Données 2021 – © Observatoire des inégalités

En France métropolitaine, en 2021, 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire. Le taux de pauvreté est ainsi de 14,5 %. Cet indicateur n’inclut pas les personnes pauvres vivant en communauté ou dans les DOM :

  • Le seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il correspond à un revenu disponible de 1 158 euros par mois pour une personne vivant seule et de 2 432 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans.
  • L’intensité de la pauvreté mesure l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté, qui est de 20,2 % en 2021.

Les chômeurs et les familles monoparentales sont les plus touchés par la pauvreté monétaire : la pauvreté monétaire touche en premier les chômeurs (35,1 %). Parmi les personnes en emploi, les travailleurs indépendants (14,6 %) sont plus vulnérables que les salariés (6,3 %).

  • Les retraités sont les moins en situation de pauvreté (10,9 %).
  • Les ménages sont différemment exposés à la pauvreté selon leur configuration familiale. Les familles monoparentales sont les plus concernées (32,3 %).
  • En 2021, 30,6 % des immigrés sont pauvres, en particulier ceux nés en Afrique (35,3 %).

Que s’est-il passé depuis 2021, année des dernières données disponibles de l’Insee ? La baisse du chômage devrait avoir un effet positif, une partie des personnes pauvres voient leurs revenus augmenter en ayant accès à l’emploi :

  • L’inflation menace le pouvoir d’achat. Les populations les plus modestes sont aussi celles qui subissent le plus la hausse des prix des produits de base, comme l’alimentation et l’énergie.
  • La baisse de la pauvreté dépendra des revalorisations salariales et des prestations familiales, de la revalorisation des minima sociaux et des allocations.
  • La hausse du Smic devrait protéger, au moins en partie, ceux qui sont au niveau du minimum salarial, mais pas au-delà.

En 2022, 14,0 % de la population métropolitaine est en situation de privation matérielle et sociale : ces personnes ne peuvent pas, pour des raisons financières, couvrir les dépenses d’au moins cinq éléments de la vie courante sur une liste de treize (pouvoir chauffer son logement, acheter des vêtements neufs…) :

  • Les 10 % les plus pauvres vivent avec 715 euros par mois et 2 millions de personnes (soit 31 % de la population) ont des conditions de vie très dégradées et vivent en dessous du seuil de revenu médian.
  • 8 millions de personnes sont en situation de « mal emploi » : les chômeurs, les personnes inactives souhaitant travailler, celles en situation transitoire, les salariés précaires (CDD, intérim, alternance).
  • Chez les jeunes de 18 à 29 ans, le taux de pauvreté est de 8,2 %.

Au sein de l’Union européenne, le taux de pauvreté de la France (hors Mayotte) reste inférieur à celui de l’Union européenne (https://www.clesdusocial.com/qui-est-pauvre-en-europe-pauvrete-monetaire-et-privation-materielle-et-sociale).

  • Les comparaisons sont relatives, les seuils de pauvreté sont calculés en fonction du niveau de vie médian de chaque pays.
  • En 2021, selon un mode de calcul un peu différent,16,5 % des Européens sont pauvres (15,6 % en France hors Mayotte).
  • La France se situe au 14ème rang des pays avec les taux de pauvreté les plus faibles devant la Suède (16,0 %), le Portugal (16,4 %), l’Italie (20,1 %), l’Espagne (20,4 %) mais derrière la Belgique (13,2 %), la Pologne (13,7 %), l’Allemagne (14,7 %) …

En 2021, le taux de pauvreté monétaire, avec un seuil à 60 % de la médiane des niveaux de vie, est de 17 % dans l’ensemble de l’UE. La pauvreté étant définie de manière relative, un faible niveau de vie moyen n’implique pas nécessairement un taux de pauvreté élevé et un niveau de vie moyen élevé ne garantit pas un taux de pauvreté faible. Ainsi en Hongrie, en Slovaquie et en Tchéquie le niveau de vie moyen est faible avec un taux de pauvreté bas (de 9 à 13 %). La Belgique, les Pays-Bas et la France ont un niveau de vie élevé et des taux de pauvreté modérés. Dans les pays du Sud, la pauvreté monétaire est particulièrement développée (de 20 % à 23%).


Références