mercredi 16 septembre 2015
L’accord sur la formation professionnelle du 14 décembre 2013 et sa transcription en loi en 2014 ont modifié fondamentalement les principes et le fonctionnement de la formation professionnelle. En particulier il sort de la logique d’obligation fiscale au profit d’une logique d’investissement et crée le CPF (compte personnel de formation) avec la volonté de la maîtrise par l’individu d’une partie de ses possibilités de formation et tout autant d’élévation des niveaux de qualification des salariés. Deux changements ambitieux et particulièrement complexes à dominer par les salariés et les chefs d’entreprise !
De plus, ces changements interviennent alors que les mesures définies par les précédents accords et lois ne sont pas totalement montées en charge en donnant du temps au temps. Bref, tous les 5 ans, on change les bases du système. L’exemple du compte personnel de formation montre une fois de plus qu’une fois l’accord signé, tout ne fait que commencer...
Créer et utiliser son CPF (compte personnel de formation)
Le créer
S’en servir
Le démarrage a donc été lent, et on est encore loin de l’objectif d’inscription et d’utilisation du CPF par tous les salariés. Mais cela semble s’accélérer depuis juin. Au 2 août, 75 000 dossiers individuels de formation ont été créés et plus de 21 000 dossiers de formation ont été validés, pour 12 600 demandeurs d’emploi et 8 700 salariés ; et 15 000 nouveaux dossiers de formation ont été validés en août. Mais la moitié semble consister en des formations en langues, courtes, et non certifiantes.
Quelle leçon tirer de tout cela ?
Les négociateurs et les législateurs doivent garder présent à l‘esprit que les dispositifs ou les changements de système ont besoin de temps pour donner leur pleine mesure. Superposer des mesures, aussi innovantes soient-elles, peut se révéler contreproductif. Le congé individuel de formation (CIF) a pu bénéficier de 35 années pour rentrer dans le quotidien des salariés. C’est maintenant un succès et on refuse tous les ans des demandes faute de ressources.
De plus, les systèmes de certification, qu’ils émanent des services de l’État ou des partenaires sociaux, sont complexes. Cette complexité ne devrait pas être assumée par les salariés et les chefs d’entreprise. Chaque organisme financeur doit se doter de services d’accompagnement des personnes concernées réellement efficaces.