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Le rythme de travail s’accélère dans le privé

samedi 2 novembre 2019

Plusieurs rapports publics préconisent un nouveau système de prévention et de santé au travail car la fragmentation du travail, son ubérisation, sa précarité ont des effets néfastes sur la santé des travailleurs, tout comme le recul de l’âge de la retraite pour les métiers pénibles. La 11ème édition du baromètre Santé et qualité de vie au travail réalisé par l’Ifop pour le compte du groupe de protection sociale Malakoff Médéric Humanis présente une étude de perception, réalisée auprès de 4 552 salariés du secteur privé, conduite par internet du 17 mai au 20 juin 2019. Que dit-elle ?

Des salariés satisfaits de leur qualité de vie au travail et des entreprises plus engagées sur le sujet :

  • 73 % des salariés se déclarent satisfaits de leur qualité de vie au travail. La part des salariés « très satisfaits » (37 %) est en hausse de 9 points par rapport à 2016.
  • 74 % des salariés sont fiers de travailler dans leur entreprise et 71 % sont contents de venir travailler le matin (+3 points depuis 2018).
  • 56 % des salariés estiment que leur entreprise s’occupe de leur bien-être et 74 % de leur sécurité (+3 points depuis 2018).

En matière de management, les entreprises répondent à la quête de sens des salariés pour 78 % d’entre eux, qui estiment avoir une vision claire de leur rôle au sein de l’entreprise et 65 % qui considèrent que leur entreprise les aide à développer leurs compétences professionnelles.

Dans le contexte de grandes mutations, la force du collectif est, pour les salariés, le premier déterminant de la qualité de vie au travail :

  • 81 % estiment qu’il y a une bonne entente au sein de leur entreprise (hausse de 4 points depuis 2018).
  • 87 % se sentent bien intégrés au sein de leur entreprise. (+2 points depuis 2018).

Des attentes subsistent encore au sein de l’entreprise. Pour l’autonomie : seuls 25 % des salariés déclarent avoir la possibilité de prendre des décisions ; et une minorité, 42 %, pense avoir des perspectives d’évolution. La reconnaissance au travail est un point à améliorer pour 42 % des salariés qui ont le sentiment de ne pas être reconnus par leur hiérarchie.

L’accélération du rythme de travail et des changements organisationnels provoque une hausse de la fatigue physique et une pression psychologique qui ne diminue pas. Au cours des 12 derniers mois :

  • 46 % des salariés dont 50 % des cadres et 52 % des managers estiment que leur rythme de travail s’est accéléré (contre 44 % en 2018 et 41 % en 2015).
  • 30 % des salariés (35 % des cadres et 37 % des managers) considèrent que l’activité de leur entreprise s’est accélérée (une hausse de 7 points par rapport à 2015).
  • 53 % des salariés (une hausse de 4 points par rapport à 2018), a vécu au moins un changement organisationnel dont 32 % une restructuration ou une réorganisation et 17 % un changement imposé de poste ou de métier. Mais 50 % déclarent bénéficier d’un accompagnement dans la mise en œuvre de ces changements.

Plus de la moitié des salariés (53 %) déclarent leur travail physiquement fatigant. Une hausse de 5 points par rapport à 2018, une perception liée pour 38 % à l’augmentation de l’exécution de gestes répétitifs (+6 points par rapport à 2018), de longues stations debout ou dans une posture pénible pour 32 %, ou davantage de charges lourdes (pour 19 % soit +4 points par rapport à 2018).

70 % des salariés déclarent que leur travail est nerveusement fatigant, un chiffre stable depuis 2010. Cette perception est liée à la nécessité de devoir se concentrer pendant de longues périodes (78 %), et à la nécessité de devoir travailler très vite ou très intensément (70 %).

Un équilibre entre les temps de vie à redessiner

  • 36 % des salariés indiquent avoir des difficultés à concilier leur travail avec leurs autres engagements (+9 points depuis 2010). Cette tendance est plus marquée chez les jeunes (41 % pour les moins de 30 ans), les cadres (43 %), les managers (46 %).
  • Les salariés aidants représentent 19 % des salariés contre 9 % en 2010. Difficile de concilier travail et vie privée.
  • L’empiétement du travail sur la vie personnelle est de plus en plus marqué chez les cadres.
  • 32 % des salariés (52 % des cadres) consultent régulièrement leurs mails professionnels le soir ou le week-end (contre 30 % en 2015, 47 % pour les cadres).
  • 23 % des salariés (38 % pour les cadres) travaillent de plus en plus, souvent chez eux en dehors de leurs horaires de travail.
  • 44 % des salariés (57 % des cadres) restent joignables pendant leurs congés.

Pour mieux concilier leurs temps de vie, les salariés plébiscitent des horaires plus souples (47 %), une réduction du temps de travail (31 %), une meilleure adéquation des objectifs avec les ressources mises à leur disposition (26 %) et le télétravail (25 %).

Des salariés acteurs de leur santé et de leur qualité de vie au travail. Les salariés prennent de plus en plus en charge leur santé par une activité régulière de sport, soit pour 21 % et 7 % privilégient l’utilisation du vélo ou la marche à pied pour leurs transports trajet domicile-travail (16 %) alors que le temps de trajet augmente (38 % en 2019, contre 34 % en 2018, mettent plus d’une heure de trajet et les difficultés augmentent de 3 % par rapport à 2018). 52 % des salariés apprennent à gérer leur stress par la pratique de la méditation, de la sophrologie, du yoga.

De plus en plus d’entreprises mettent en place des programmes spécifiques allant du diagnostic de l’absentéisme maladie à la mise en place d’une prévention santé et d’un accompagnement du retour à l’emploi après une absence de longue durée.

À l’aide du collectif, les salariés font preuve d’une forte capacité d’adaptation face aux changements pour 92 % d’entre eux. Ils comprennent qu’ils sont nécessaires (76 %) et ils adhèrent aux orientations choisies par leur entreprise (67 %).
Dans les entreprises, au plus près des salariés, des représentants syndicaux organisent de plus en plus souvent des enquêtes flash sur leurs conditions de travail, ce qui permet de desceller des informations non repérées par le management

Cette enquête confirme que lorsque le dialogue social est bon, les résultats de l’entreprise sont meilleurs. D’où l’utilité pour les employeurs de développer les représentants de proximité, même s’ils ne sont pas obligatoires.

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Références