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Le télétravail en hausse dans les TPE et PME

samedi 28 janvier 2023

Depuis la crise sanitaire du covid-19, les TPE et PME recourent beaucoup plus au télétravail : 46 % à fin 2021, soit une hausse de 19 points par rapport à l’avant crise. Au 31 décembre 2021, 18,6 % des salariés des très petites entreprises (TPE) du secteur privé non agricole travaillent dans une entreprise ayant mis en place le télétravail. Certains secteurs sont plus ou moins « télétravaillables ». Au minimum de 1 jour par semaine pour 11,4 % des salariés, à 5 jours par semaine pour 27,4 %.

La part de salariés des TPE ayant la possibilité de télétravailler varie suivant le secteur d’activité :

  • 9,3 % des salariés de l’industrie ou de la construction travaillent dans des entreprises qui y donnent accès.
  • 21,4 % des salariés du secteur tertiaire (qui regroupe 76,9 % des salariés des TPE).
  • 7,4 % des salariés du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration (qui regroupe 37,3 % des salariés).
  • 77,9 % des salariés de l’information-communication sont employés dans des entreprises donnant accès au télétravail, secteur qui ne représente que 2,6 % des effectifs des TPE.

Avant la crise, une minorité de TPE-PME (27 %) autorisaient le télétravail à leurs salariés : 73 % des dirigeants n’autorisaient aucun jour de télétravail par semaine, d’autres accordaient en moyenne 2,8 jours avec de fortes disparités (de 1 jour à 100 % en télétravail) :

  • La pratique du télétravail était plus courante en Île-de-France et dans le secteur des services.
  • Plus spécifiquement, une TPE-PME francilienne avait 1,4 fois plus de chances de recourir au télétravail avant la crise qu’une TPE-PME d’une autre région, indépendamment du secteur ou de la taille de l’entreprise, de même que de son caractère innovant.
  • Avant crise, la probabilité de recours d’une TPE-PME était 2,5 fois plus élevée dans le secteur des services que dans l’industrie.
  • Les TPE-PME innovantes et exportatrices étaient plus à même de proposer du télétravail à leurs salariés (respectivement 1,8 fois plus que les entreprises non innovantes).
  • Avant crise, la taille n’influençait pas le fait de recourir ou non au télétravail.

Là où le télétravail existe fin 2021, il a été majoritairement mis en place en 2020 (58,1 % des cas), notamment dans les entreprises où le contact avec la clientèle est très important (hébergement-restauration, activités immobilières, arts et spectacles) :

  • Au sein des entreprises où le télétravail est en place fin 2021, celles-ci indiquent que les salariés ont souvent été associés à l’organisation pratique du dispositif (54,3 % des salariés concernés), notamment dans les arts, spectacles ou autres activités de services (60,4 %) et l’enseignement, la santé et l’action sociale privés (57,9 %).
  • Cela a diminué le risque de tensions et de conflits car, pour 91,8 % des salariés d’entreprises proposant le télétravail, celles-ci déclarent une absence de litiges relatifs au télétravail.

La nécessité d’être sur le site en présentiel et des conditions techniques insuffisantes freinent le télétravail : les entreprises où le télétravail n’est pas mis en place fin 2021 invoquent en priorité l’impossibilité d’effectuer les tâches sans être présent sur site (entreprises employant 87 % des salariés concernés), notamment :

  • Lorsqu’elles s’appuient sur l’utilisation des machines (91,7 % des salariés de l’industrie) ;
  • Ou sur une relation forte avec les usagers (92,3 % dans le secteur privé de la santé et l’action sociale).

Dans l’information et la communication, la finance et l’assurance, les entreprises qui ne recourent pas au télétravail invoquent deux motifs supplémentaires :

  • La préférence des salariés pour le travail sur site (de 12,6 % à 19,4 % des salariés concernés).
  • Des conditions techniques (équipement, sécurité, connexion, etc…) insuffisantes (10,3 % à 25,3 % des salariés).
  • Ces motifs vont de pair avec un risque perçu plus élevé d’efficacité liée au télétravail ou d’isolement des salariés (4,7 % des salariés concernés, contre 1,3 % en moyenne).

Fin 2021, la probabilité de recours au télétravail augmente avec la taille de l’entreprise : par rapport à une TPE (moins de 10 salariés), une PME de 10 à 49 salariés a environ 2 fois plus de chance de pratiquer le télétravail. Le rapport passe à 5 quand il s’agit d’une PME de 50 à 99 salariés et même à 7 pour celles de plus de 100 salariés. En décembre 2021 :

  • 18,6 % des salariés des entreprises de 1 à 9 salariés (TPE) du secteur privé non agricole travaillent dans une entreprise où le télétravail est mis en place.
  • Cette proportion est plus élevée dans les entreprises comptant 6 à 9 salariés (21,6 %) que dans celles de 2 à 5 salariés (16,6 %).
  • Elle est proche de la moyenne des TPE dans les entreprises « mono-salarié » (18,7 %).

Au mois de décembre 2021, la modalité de télétravail la plus fréquente dans l’ensemble des TPE est de quelques jours ou demi-journées par mois et concerne 2,6 % des salariés, soit 23,2 % des télétravailleurs. Dans les entreprises « mono-salarié », il s’agit de 5 jours par semaine pour 4,5 % des salariés de ces entreprises (27,5 % des télétravailleurs).

La pratique du télétravail est moins répandue en France que dans les pays voisins. Selon une étude IFOP pour la fondation Jean Jaurès, 66 % des Français n’ont jamais télétravaillé au cours de l’année 2021, une proportion plus élevée que dans les grandes économies européennes, en particulier en Allemagne (39 %).


Références