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Négociations salariales 2022 : retour des augmentations générales

dimanche 25 décembre 2022

2022 marque le retour des augmentations générales de salaire dans un contexte de reprise de l’inflation, même si l’individualisation reste encore forte et si les négociateurs s’estiment insatisfaits des résultats obtenus. Tels sont les principaux enseignements d’une étude réalisée par le cabinet d’expertise Syndex [1]. Détails.

Les augmentations générales de retour

Le contexte inflationniste a entrainé le recours aux augmentations générales de salaire en priorité dans 90 % des accords négociés. Ces augmentations de salaires ont été dans 4 cas sur 5 exprimées en pourcentage et concernent toutes les catégories sociales professionnelles. Un tiers des accords prévoient des minimums d’augmentation situés en moyenne à 50 euros.

Si 100 % des accords prévoient des augmentations générales pour les ouvriers et employés, 91 % des techniciens et agents de maîtrise en bénéficient. Ce taux tombe à 71 % pour les cadres. Toutefois, les accords prévoient aussi des augmentations individuelles pour 100 % des cadres, 85 % des techniciens et maîtrise et 81 % des ouvriers-employés. 22 % des accords contiennent des mesures plancher pour les ouvriers-employés contre 13 % pour les cadres.

Les augmentations générales de salaires varient de 2,14 % pour les cadres à 2,41 % en moyenne pour les employés. Les augmentations individuelles se situent entre 1 % et 2,5 % selon les catégories.

9,8 % des répondants ont indiqué qu’aucune mesure d’augmentation de salaire n’était intervenue en 2022.

Les négociations ont abordé d’autres mesures que les salaires

Ainsi, 27 % des accords prévoient des mesures liées à la restauration tels que les tickets restaurant en majorité. 24 % traitent des questions de déplacements professionnels. 39 % prennent en compte la mobilité durable, 39 % attribuent des indemnités de transport individuel et 22 % des indemnités kilométriques.

La prime de partage de la valeur ajoutée a été majoritairement accordée en dehors de la négociation salariale proprement dite. Elle a fait le plus souvent l’objet d’une négociation spécifique ou d’une décision unilatérale de l’employeur. Seulement 10 % des accords de salaires traitent de cette prime. Dans ce cas, elle est accordée à tous les salariés.

Mais aussi 31 % des répondants ont indiqué qu’aucun salarié de leur entreprise n’avait bénéficié d’une mesure complémentaire de rémunération.

Des négociateurs insatisfaits

Près des deux tiers des négociateurs interrogés se déclarent insatisfaits du résultat des négociations. Seuls 1,3 % s’estiment tout à fait satisfaits. Il faut dire que la moyenne des augmentations générales se situe à un niveau nettement inférieur à l’inflation de cette année (environ 6,2 % selon l’INSEE). Près de 60 % des répondants considèrent que celle-ci n’a pas été suffisamment prise en compte dans les négociations. Le taux d’insatisfaction diminue à 48 % quand il y a eu une deuxième négociation dans l’année.

Pour les négociateurs, la priorité reste aux augmentations générales et aux mesures collectives dans l’ordre de leurs priorités pour 2023. Viennent ensuite les mesures plancher, puis la prime de valeur, avant les augmentations individuelles et les mesures complémentaires.



Pas de surprise, à ce niveau d’inflation inconnu depuis celui du début des années 80, le recours aux augmentations générales redevient une priorité incontournable pour les négociateurs salariés. Il leur faut avant tout sauvegarder le plus possible le pouvoir d’achat des salariés, notamment les bas salaires qui sont les plus touchés par l’augmentation des prix de l’énergie et l’alimentation. Il est utile, dans ce contexte incertain de prévoir aussi dans les accords des clauses de revoyure.


Source


Notes :

[1Enquête Syndex réalisée par l’analyse de 63 procès-verbaux de négociations conclues en 2022 (58 accords et 5 PV de désaccord). Les PV concernent 18 secteurs d’activité. Le questionnaire en ligne a reçu 387 réponses essentiellement issues du secteur privé (88 %) partagées à peu près équitablement entre des entreprises de 50 à 300 salariés (36 %), de 300 à 1000 salariés (30 %) et plus de 1000 salariés (31 %). Très peu en dessous de 50 salariés.