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Où en sont les fonctionnaires depuis la pandémie ? Etat d’esprit, moral, travail...

mercredi 10 août 2022

Deux enquêtes récentes nous éclairent sur l’état d’esprit et le moral des fonctionnaires. Si la pandémie a particulièrement impacté le monde du travail, privé comme public, les fonctionnaires estiment qu’ils travaillent davantage depuis la crise du Covid. Et puis, s’ils ont un sentiment d’utilité très fort renforcé effectivement par la pandémie, ils soulignent un sentiment de non-reconnaissance.

Un travail qui s’est intensifié

L’enquête diligentée par la DGAFP (Direction générale de l’administration et de la fonction publique) a interrogé les agents publics sur l’évolution de leurs conditions de travail au premier trimestre 2021. Ils ont mis en avant des rythmes de travail plus intenses et davantage d’exigences émotionnelles. Ils sont un sur deux à faire ce constat. Car, si pour trois indicateurs ciblés par la DGAFP, le travail en horaires décalés, la durée du travail et le soutien moral, les trois quarts des salariés évoquent des conditions de travails stables, en revanche la part des fonctionnaires qui jugent que l’intensité au travail et les exigences émotionnelles ont augmenté est supérieure à celles des agents qui jugent la situation stable. À souligner que la durée du travail n’a pas augmenté de la même manière. Seuls 19 % indiquent travailler plus longtemps. Mais les fonctionnaires se sentent plus vulnérables à 52 %, en particulier à cause des tensions avec le public.

Quels secteurs concernés ?

Les enquêteurs de la DGAFP mettent en avant les tensions vécues par le personnel soignant et les enseignants. Nous ne reviendrons pas sur les conditions de travail du personnel soignant connues de tous. Pour les enseignants, la pandémie s’est caractérisée par une évolution notable des modes d’enseignement qui a impacté les élèves comme les professeurs. Enfin l’enquête met en avant que la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle a été rendue plus difficile pour tous.

Du positif aussi !

L’enquête de la DGAFP rejoint celle menée par BVA au titre de la CASDEN-Banque Populaire sur le moral des agents publics. Des deux côtés, on constate que la crise sanitaire a donné davantage de sens au travail effectué. À 42 % pour le personnel hospitalier. De même, l’indicateur portant sur l’autonomie et les marges de manœuvre est plébiscité par les agents. Ceux qui déclarent une amélioration sont trois fois supérieurs à ceux qui évoquent des dégradations.

L’étude de BVA confirme qu’une majorité des agents publics éprouvent de l’intérêt pour leur travail, avec un sentiment de fierté et d’utilité. Ainsi, 60 % des agents publics encourageraient leur enfant à travailler dans la fonction publique.

Mais…

Mais le pessimisme n’est pas loin quant à leur avenir dans la fonction publique, 69 % expriment ce sentiment. Un chiffre en hausse de 20 points par rapport à l’année dernière, majoritairement dans la fonction publique hospitalière et chez les enseignants. Manque de moyens, matériel non approprié, conséquences mal maitrisées de la dématérialisation, difficultés financières sont mis particulièrement en avant dans les réponses des agents publics.

En conclusion, si une majorité d’agents éprouve de l’intérêt pour son travail, avec un sentiment d’utilité et de fierté, la dégradation de leurs conditions de travail dans le contexte de crise sanitaire appelle des réponses rapides de la part des responsables politiques. Une première réponse est intervenue lors de la dernière conférence salariale et le relèvement du point d’indice. Mais le chantier n’est pas terminé et devra être traité dans chaque ministère en fonction de ses caractéristiques. Affaire à suivre !


Sources