mercredi 13 juin 2018
Au sein des entreprises, petites ou grandes, comment les salariés sont-ils informés ou consultés par leurs directions ? Comment leurs salaires, leurs horaires, leurs conditions de travail et de santé sont-ils décidés ? Quels sont les moyens dont disposent réellement élus du personnel et délégués syndicaux pour exercer leurs mandats ? Comment vivent-ils au quotidien ces relations sociales ? À l’heure où vont bientôt s’appliquer les nouvelles règles issues des ordonnances, l’enquête de la DARES tombe à pic.
Une enquête réalisée tous les 6 ans
L’enquête statistique « Relations professionnelles et négociations d’entreprise », réalisée tous les six ans depuis 1993 par la DARES (ministère du Travail), permet de présenter les évolutions récentes en comparant ces résultats à l’édition précédente de 2011. L’objectif, à travers l’enquête REPONSE, est d’interroger les acteurs des relations sociales dans les établissements, afin de comprendre la dynamique des relations professionnelles et du dialogue social existants entre les directions des entreprises, les représentants du personnel et les salariés.
Le champ couvert
Le champ économique couvert par l’enquête est celui des établissements des secteurs marchand et associatif (hors agriculture) comptant au moins 11 salariés, établis en France métropolitaine. L’unité d’enquête est l’établissement au sens de l’Insee, c’est-à-dire l’unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l’entreprise. L’enquête a été menée auprès de 4 000 établissements représentatifs du secteur privé et de 20 000 salariés. Elle a été réalisée de janvier à juin 2017, avant les ordonnances du 22 septembre 2017 qui réforment en profondeur le cadre du dialogue social.
Tous les acteurs de l’entreprise sont interrogés
Comme les précédentes éditions, l’enquête comporte trois volets :
Les principaux enseignements
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Comment les salariés vivent ces relations sociales ?
Une majorité de salariés considère pouvoir participer aux décisions concernant leurs conditions de travail. Le dialogue social entre l’employeur et les salariés ne se résume pas à la négociation collective, mais peut prendre d’autres formes moins contraintes de discussion entre l’employeur et des représentants du personnel, ou même des discussions entre l’employeur et des groupes de salariés non élus et non désignés par des syndicats. En 2016, de telles discussions ont eu lieu dans 82 % des établissements.
L’absence de représentant du personnel n’apparaît pas comme un frein majeur à la tenue de ces discussions puisque, dans 71 % des établissements où aucun représentant du personnel n’est présent, le représentant de la direction a déclaré au moins un thème de discussion sur l’année 2016. Les thèmes les plus fréquemment traités sont relatifs à la durée et à l’organisation du temps de travail (durée, horaires, calendriers, plannings), au climat des relations de travail (tensions individuelles ou collectives), ainsi qu’aux conditions de travail (santé, sécurité, pénibilité). Ce dernier sujet est le plus fréquemment traité dans les discussions lorsqu’un représentant du personnel est présent dans l’établissement.
Au total, 53 % des salariés sont plutôt d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation selon laquelle les salariés de leur établissement ont la possibilité de participer aux décisions concernant les conditions de travail et les risques professionnels. À l’opposé, seulement 20 % des salariés interrogés affirment que les salariés de leur établissement ont la possibilité de participer aux décisions concernant la politique salariale (salaires, primes, augmentations, etc.), malgré le fait que les salaires constituent le thème majeur de la négociation collective.
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