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Un actif sur cinq travaille au moins un dimanche par mois

samedi 25 mars 2017

5,3 millions d’actifs travaillent au moins un dimanche par mois soit 18 % des salariés et 37 % des non salariés. Contrairement aux idées reçues, le travail dominical n’est pas une exception et cela ne date pas d’hier. D’après la DARES, il a plutôt tendance à se stabiliser. Il concerne plus les femmes que les hommes, plutôt les jeunes, les diplômés du supérieur, les CDD du privé et les fonctionnaires d’État. En fait, sans surprise, ce sont dans les professions de la santé, la sécurité, l’alimentation de détail, le transport, le tourisme et le spectacle où l’on trouve le plus de personnes qui travaillent le dimanche. Les salariés concernés sont aussi ceux qui connaissent des horaires atypiques.

Qui sont les travailleurs du dimanche ?

Les principales professions concernées sont l’industrie alimentaire (24,6 % de salariés travaillent au moins un dimanche par mois), la vente de produits alimentaires (42,3 %), notamment les boulangers et pâtissiers (55,2 %), les transports (22,5 %), l’hôtellerie et restauration (50,5 %), et enfin l’administration (27.3 %) et notamment la santé (42,2 %) où près de trois quarts des aides-soignants et 60 % des infirmiers travaillent au moins un dimanche par mois.

Dans le privé, ce sont principalement les salariés en CDD qui sont concernés par le travail du dimanche. Ils sont 26.4 % contre 15 % en CDI. Dans le public, outre les agents hospitaliers, 32 % des agents de l’État travaillent au moins un dimanche par mois. On trouve les gendarmes (85%), les pompiers (70,1 %), les policiers (56,4 %) mais aussi les enseignants (42.1 %).

54 % des salariés, qui travaillent au moins deux dimanches par mois, sont des femmes. En effet, le travail du dimanche concerne pour une bonne part des activités qui sont très féminisées (alimentaire, tourisme et santé). Près d’un tiers sont des jeunes de moins de 30 ans contre un sur cinq de plus de 50 ans. Ce sont des personnes qualifiées issues de l’enseignement supérieur pour celles qui déclarent travailler au moins un dimanche par mois, et de catégorie intermédiaire (niveau CAP et Bac) pour celles qui travaillent au moins deux dimanches.

Enfin, les salariés qui travaillent le dimanche sont aussi ceux qui, pour beaucoup, ont des horaires atypiques. Ils sont 70 % à travailler aussi le samedi. Les trois quarts travaillent au moins en partie de 20 h à minuit et près de 30 % au moins en partie la nuit.

Quel devenir pour le travail du dimanche ?

Même si le code du travail précise toujours que les salariés ont droit à un jour de repos par semaine et qu’il est généralement octroyé le dimanche, on voit bien que cette règle ne peut pas tenir pour de nombreux travailleurs. Et cela, pour des raisons purement pratiques quand il s’agit d’assurer la sécurité et la santé de la population ou pour des raisons techniques et économiques notamment pour les déplacements, les activités commerciales liées au tourisme, domaines où la législation a évolué ces dernières années.

Quel impact ont ou vont avoir les nouvelles technologies sur la réalité du travail le dimanche ? D’où l’importance du droit à la déconnexion initié par la loi Travail, du 8 août 2016 qui peut faire l’objet de négociations dans l’entreprise.
Quel impact auront aussi les nouvelles facilités de recours au travail du dimanche ouvertes par la loi Macron du 6 août 2015 ? Là encore, le recours au dialogue social prévu par la loi est la seule réponse pour dégager des accords gagnants-gagnants afin que l’ouverture des commerces le dimanche puisse faire l’objet de contreparties importantes pour les salariés concernés.


<u>Sources :</u>