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Les clés du social : 2024, une bonne année mais contrastée pour les cadres

2024, une bonne année mais contrastée pour les cadres

Publié le 15 janvier 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Les transformations des activités en raison de l’impact du numérique, des besoins de la transition écologique et des questions énergétiques obligent les entreprises à acquérir de nouvelles compétences. Ces dernières années, elles le font tout particulièrement en recrutant de nombreux cadres, afin de répondre à ces nouvelles exigences. Cela crée une dynamique tant au niveau de leurs emplois que de leur rémunération, que l’Apec a étudiée.

L’emploi des cadres en 2023 et 2024

En 2023, 330 000 cadres ont été recrutés soit 50 000 de plus qu’en 2019. Après l’impact du covid, les deux années suivantes ont consisté en un rattrapage, alors que 2023 est un retour à une économie « normale ». Si on n’a pas encore le chiffre des recrutements cadres de l’année 2024, on sait que les projets d’embauches s’élevaient à 337 000, laissant attendre encore une très bonne année. Les imprévus politiques de l’année et les incertitudes économiques depuis la rentrée ont peu affecté ces prévisions car, après un petit tassement au 3ème trimestre, les entreprises ont repris leur niveau de prévisions au 4ème.

Les secteurs les plus dynamiques sont les services à forte valeur ajoutée et l’industrie. Les compétences les plus recherchées sont les cadres informaticiens (67 000 intentions), les cadres commerciaux (58 000) et ceux de recherche et développement (52 000). Les projets de recrutement concernent surtout les cadres ayant 1 à 10 ans d’expérience, moins les jeunes diplômés et ceux de plus de 10 ans d’expérience, sauf quand il y a tension pour recruter.

Une intention d’embauche sur 2 concerne l’Île-de-France ; sont également dynamiques les régions Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et les Pays de la Loire.

Et les rémunérations ?

Cette année 2024, 63 % des cadres sont satisfaits de leur rémunération, en particulier les 40-49 ans. Il faut dire que 60 % des cadres ont été augmentés, en moyenne de 4 %. Et d’autre part, la médiane de leur rémunération annuelle brute s’établit à 54 000 €, soit 1 000 € de plus que l’année 2023, mais très inégale s’étalant de 38 000 € pour le 1er décile à 91 000 € pour le 9ème et sans faire évoluer l’inégalité femme-homme (homme : 56 000 €, femme : 50 000 €). Là encore demeurent aussi des inégalités régionales, entre l’Île-de-France dont la médiane s’élève à 58 000 € et 49 000 € seulement en Occitanie. Les augmentations les plus importantes se retrouvent dans les grandes entreprises et l’industrie.

Cependant, ces augmentations n’ont pas comblé l’inflation : l’Apec constate que par rapport au coefficient 100 en 2018, les salaires des cadres sont à 108 en 2024 contre 115,5 pour les prix. Donc une vraie perte que les évolutions ultérieures n’ont pas compensée. Et les cadres ont logiquement l’impression que leur situation s’est dégradée (61 %) et sont préoccupés (64 %). Et d’autre part, la prévision d’augmentations en 2025 est plus faible : de 2 % d’augmentation en moyenne et pour 45 % des cadres.

Certains trouvent une solution par la mobilité. Si elle est interne, elle permet une augmentation dans 77 % des cas, remontant la progression médiane à 6,5 %. S’il y a changement d’entreprise, une augmentation est acquise pour 59 % d’entre eux, d’un niveau médian de 14 %.



Pour conclure

Malgré les bémols de la rémunération sur 5 ans, l’année 2024 constitue une année positive pour les cadres. Cependant leurs embauches et leurs rémunérations sont très sensibles à la conjoncture. Or la poursuite des agitations politiques et du ralentissement de la croissance économique crée une forte incertitude et pourrait nettement atteindre les embauches et les évolutions salariales.


Sources