Les données présentées dans ce numéro de Focus sont issues de la déclaration sociale nominative (DSN), restreinte aux établissements du secteur privé hors agriculture et hors particuliers employeurs. « La DSN ne permet de couvrir qu’une partie des stages. En effet, les employeurs sont dans l’obligation de déclarer leurs stagiaires uniquement s’ils sont présents plus de 2 mois dans l’établissement (trois mois pour les périodes de formation en milieu professionnel dans le cadre du second cycle secondaire en milieu agricole et rural) ou s’ils perçoivent une gratification dépassant le minimum légal. La déclaration des stages de moins de 2 mois non rémunérés ou rémunérés au minimum légal étant facultative, ceux-ci sont très peu présents dans la DSN, alors qu’ils représentent selon les enquêtes disponibles plus de la moitié des stages suivis par les étudiants ». Elles apportent néanmoins un éclairage important et cohérent avec les chiffrages des ministères (MEN, MESR…) quant au nombre de jeunes en formation effectuent des stages dans le cadre de leur cursus.

Alors qu’en 2018 et 2019 le nombre d’entrées en stages déclarées par les entreprises avait augmenté de 4 %, il diminue en 2020 de 22 % par rapport à 2019, 225 000 entrées contre 289 000 en 2019),

La baisse est importante pendant la période du premier confinement [2] (moins 24 % en mars 2020 par rapport à la même période en 2019, puis moins 87 % en avril et moins 50 % en mai). À partir de juin, les entrées en stage retrouvent des niveaux similaires à 2019, sans compenser le très fort recul du printemps, période durant laquelle se déroulent habituellement de nombreux stages.

Les jeunes de moins de 20 ans sont les plus touchés par cette baisse : -39 % d’entrées en stage par rapport à 2019. Viennent ensuite les plus de 25 ans (-17 %) et les 21-25 ans (-13 %).

À l’exception de la santé, la totalité des secteurs d’activité sont affectés.

Alors que les entrées en stage progressent logiquement dans les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale (+16 %), elles diminuent très fortement dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration (-50 %) ou du commerce (-26 %), directement impactés par les mesures prises pour lutter contre la crise sanitaire.

La note de la DARES se conclut sur une note moins négative en indiquant que les autres secteurs de services résistent un peu mieux : -18 % pour l’information-communication, -16 % pour les activités financières, -15 % pour les activités spécialisées, scientifiques et techniques (principal secteur employant des stagiaires, avec 64 000 entrées par an en 2018-2019).

Cette forte baisse est malgré tout un handicap pour les étudiants dont la formation a manqué de contact avec le travail réel, d’acquisition des compétences en situation.