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Gestes barrières anti-covid : le dialogue social au service de la prévention

samedi 3 septembre 2022

Là où les salariés ont pu participer à la mise en place des mesures de prévention contre le Covid dans les entreprises, les gestes barrières ont été mieux respectés. C’est la conclusion principale que l’on peut tirer de l’enquête TraCov effectuée par la DARES, publiée en juin 2022. Cette enquête a classé en six catégories les travailleurs en fonction du niveau de respect des gestes barrières. Suivant les métiers, les secteurs et les conditions d’exercice de l’activité, ceux-ci ont été diversement respectés et les salariés se sont retrouvés en position d’inégalité devant le risque de contamination.

Les typologies des pratiques de prévention repérées par l’enquête

L’enquête TraCov a analysé l’application des quatre principaux gestes barrière dans les entreprises au cours du premier trimestre 2021 : port du masque, distanciation sociale, lavage des mains (savon, gel hydroalcoolique) et utilisation des vitres ou des plexiglas. Six catégories ont été repérées : les non-concernés ; les moins protégés ; les empêchés ; les plexiglas, les travailleurs à distance, les mieux protégés.

Les « non-concernés »

Très minoritaires, 1 % des salariés, ces travailleurs qui travaillent à l’extérieur sont essentiellement issus du monde agricole. On y trouve aussi les salariés de particuliers qui travaillent le plus souvent seuls.

Les « moins protégés »

Ils représentent 10 % des salariés et n’appliquent que très peu les gestes barrière. Ce sont, là encore des travailleurs exerçant leur activité en extérieur tels que les salariés du gros œuvre dans le bâtiment ou les travaux publics, les maraîchers, les jardiniers mais aussi les assistantes maternelles. Ils sont souvent soumis à des ambiances de travail bruyantes les amenant à se rapprocher des autres souvent sans masque, puisqu’à l’extérieur, et donc avec peu de distanciation sociale.

Les « empêchés »

32 % des salariés font partie de cette catégorie. Ils sont gênés par les mesures de prévention pour exercer correctement leur profession. On trouve principalement dans cette catégorie les enseignants ou les personnels de santé. Ce sont essentiellement des femmes. Comme les moins protégés, ils sont souvent soumis à des environnements bruyants et en contact avec du public, ce qui rend difficile la distanciation sociale. Par ailleurs, ils ont un travail intense avec fréquemment des objectifs chiffrés ou des impératifs d’urgence qui ne favorisent pas le respect des gestes barrières.

Les « plexiglas »

Cela concerne 5 % des salariés. Ils sont en contact avec le public, souvent protégés par des vitres ou des plexiglas, d’où cette dénomination. On trouve les vendeurs, plus largement les travailleurs du commerce, les caissiers, les administratifs de la fonction publique qui ont des tâches d’accueil. Ils sont confrontés au public quelquefois avec des tensions. Même travail intense que les empêchés avec pour un tiers seulement des objectifs adaptés. Ils déclarent avoir reçu de l’aide de leurs collègues et de leur supérieur ce qui facilite un peu plus le respect des gestes barrières.

Les « travailleurs à distance »

Ils représentent 24 % des salariés. Quand ils sont sur site, ce qui n’est pas toujours le cas, ils appliquent globalement les gestes barrières et plus particulièrement la distanciation. On y trouve bien sûr tous les télétravailleurs à plein temps ou en temps partagé entre le domicile et le lieu de travail. Les cadres y sont surreprésentés. Même si le travail est intense, les objectifs professionnels ont été adaptés plus que dans les autres catégories. Ils bénéficient de plus d’autonomie dans leur travail. Ils reçoivent plus d’aide de leurs collègues ou de leur supérieur hiérarchique. Autant de conditions qui favorisent un peu plus le respect des mesures de prévention.

Les « mieux protégés »

27 % des salariés. Ces travailleurs se sentent moins gênés dans l’application des gestes barrières. Ils sont pourtant en général plus âgés et moins qualifiés. Ce sont des ouvriers ou des employés non qualifiés, agents d’entretien ou encore chauffeurs routiers. Leur travail est qualifié de moins intense et ils se sentent soutenus par leurs supérieurs hiérarchiques.

En résumé ce qui gêne ou favorise l’application des gestes barrières

On le voit, les environnements bruyants, les contacts fréquents avec un public (clients, enfants, malades, usagers du public, etc.), un travail intense sans adaptation des objectifs sont des facteurs aggravants qui ne favorisent pas ou rendent plus compliquée l’application des gestes barrières. L’enquête fait d’ailleurs un lien direct entre mauvaise application et contaminations.

A contrario, un travail moins intense, de l’autonomie, des objectifs de travail adaptés, le télétravail, mais aussi l’entraide entre collègues ou le soutien des supérieurs hiérarchiques sont des facteurs qui favorisent l’application et le respect des gestes barrière.

À cela se rajoute le dialogue entre les acteurs. Ainsi, là où les salariés ont pu participer à l’élaboration des mesures de prévention, directement ou par l’intermédiaire de leurs représentants, celles-ci ont été mieux acceptées et mieux appliquées. L’enquête montre d’ailleurs que le dialogue social a moins été présent chez les moins protégés et les empêchés.

Une preuve de plus de l’efficacité du dialogue social !


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