mercredi 14 mars 2018
Le dialogue social européen ? Connais pas ! Rapide comme jugement mais qui résume bien les résultats issus d’un sondage Odoxa pour Humanis [1]auprès des salariés européens. 47 % d’entre eux ignorent totalement ce dont il s’agit, un chiffre qui monte à 58 % pour les salariés français. Alors que dans le même temps le dialogue sectoriel (chimie, textile, télécommunications…) a pris un virage encourageant et engrange certains résultats. Chronique d’une terrae incognitae.
Le dialogue social européen, cet inconnu
Sa pertinence est interrogée, les Français sont les plus critiques
Mais l’esprit d’équité progresse
En effet, les salariés européens souhaiteraient plus d’équité : plus des trois quarts d’entre eux aimeraient bénéficier des mêmes conditions de travail – qu’il s’agisse de rémunération (80 %), de congés payés (76 %), d’horaires de travail (76 %) et de conditions de sécurité (74 %).
Le dialogue sectoriel, l’autre visage du dialogue social
Il convient de ne pas en rester à la vision unique du dialogue social interprofessionnel. Pour Agnès Colonval, directrice adjointe des relations extérieures et des affaires européennes du groupe Humanis, « s’il semble méconnu, le dialogue social n’en est pas moins une réalité tangible en Europe. Il est très vivace dans certains secteurs tels que le transport, la construction ou l’agriculture pour favoriser notamment la mobilité du travail. Il est aussi très dynamique au sein de grandes entreprises européennes ».
44 comités de dialogue social sectoriel ont produit près de 900 textes et sont pour certains très dynamiques. Mais ils ne couvrent pas tous les secteurs et dépendent de la volonté des partenaires sociaux du secteur. Les textes produits peuvent s’adresser au secteur lui-même, l’engageant de manière plus ou moins contraignante à respecter tel ou tel objectif. Comme par exemple le code de conduite dont s’est dotée, en 2000, l’industrie de la chaussure en s’inspirant des standards définis par l’Organisation internationale du travail et que les différents pays ont mis en œuvre chacun à sa manière, l’Italie le reprenant dans sa convention collective.
Un autre axe est aussi privilégié, produire des textes à vocation externe, par lesquels les partenaires sociaux s’adressent conjointement aux institutions européennes dans le but de défendre les intérêts de leur secteur.
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Sources
[1] Humanis, acteur de référence dans le monde de la protection sociale, occupe aujourd’hui une place prépondérante sur les métiers de la retraite complémentaire, de la prévoyance, de la santé et de l’épargne.