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Les dépenses de santé en forte hausse en 2021

mercredi 16 novembre 2022

Le ministère de la Santé nous révèle que les dépenses de santé sont en hausse de 7,9 % en 2021. Le plus fort taux depuis 30 ans. Ce résultat reflète les effets de la crise sanitaire du Covid-19 toujours présent parmi nous. Il s’agit aussi d’un effet de rattrapage, après une année 2020 marquée une baisse de l’activité de soins à cause des mesures de restrictions sanitaires et de confinements. Enfin, le rapport du ministère replace ces résultats dans une perspective internationale pour la première fois.

Une enquête de la DREES

Les dépenses de santé font l’objet d’une publication annuelle de la Drees, le service statistique des ministères sociaux. Son enquête analyse la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en France. La CSBM comprend les soins hospitaliers, les soins de ville, les médicaments, les autres biens médicaux et les transports sanitaires. Elle s’élève à 226,7 milliards d’euros en 2021, soit 9,1 % du PIB. Cette dépense représente en moyenne 3 350 euros par habitant.
Pourquoi cette hausse ?

Outre le rebond de l’activité de soins déjà évoqué, la DREES explique que l’ensemble des secteurs de soins ont contribué à cette croissance. Elle signale particulièrement la consommation de soins hospitaliers, surtout dans le secteur privé qui a augmenté de 6,2 %. D’après la Drees, la montée en puissance des mesures du Ségur de la santé (valorisations salariales pour le personnel et financement de l’hôpital public) y contribue fortement. Mais l’enquête met aussi en avant que les 3 secteurs concernés par la réforme du 100 % Santé (remboursement intégral de certains soins) y ont participé.

Pour preuve, les soins de dentiste ont augmenté de 22,5 %, les audioprothèses de 60 % et l’optique médicale de 15,8 %. La réforme mise en place par le gouvernement et déployée entièrement à compter du 1er janvier 2021 a porté ses fruits, on le voit dans les résultats financiers.

On ne sera pas étonné que les laboratoires d’analyses biologiques, hors tests PCR, ont également vu leur consommation rebondir (+9,5 %), après avoir connu une baisse en 2020. Et là aussi pas d’étonnement, les tests de dépistage du Covid-19 ont représenté un coût global de 7 milliards d’euros, contre 2,5 milliards en 2020.

Les conséquences

Le reste à charge payé par les ménages est en légère hausse de 0,4 point. Il passe de 6,6 % à 7 %. Mais, sur l’ensemble des dépenses, la part prise en charge par la Sécurité sociale, déjà historiquement élevée, s’est encore légèrement accrue à 79,8 %. Les complémentaires santé, dont les remboursements avaient diminué en 2020, ont davantage contribué, à hauteur de 12,9 %.

Les comparaisons internationales

La DREES présente pour la première fois dans son enquête les résultats provisoires de la dépense courante de santé au sens international (DCSi), seulement 9 mois après la fin de l’année civile. Cette méthode est utilisée par la majeure partie des pays de l’OCDE pour analyser les dépenses de santé.

  • Il faut retenir :
    • Le DCSi en France augmente à nouveau en 2021 du fait de la crise sanitaire : +9,8 % en 2021 après +3,7 % en 2020 pour s’élever à 307,8 milliards d’euros, soit 4 600 euros par habitant. Elle représente 12,3 % du produit intérieur brut (PIB), 17,8 % pour les États-Unis.
    • La DCSi augmente également fortement dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE en 2021. Aux États-Unis, 4,0 %, au Royaume-Uni, 7,4 %, en Allemagne, 5,9 %.
    • Pour le reste à charge pour les ménages, la France reste le deuxième pays de l’OCDE, derrière le Luxembourg, où ce taux est le plus faible [1].

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