Une analyse des trajectoires professionnelles construite à partir des situations observées mois par mois. Cinq états sont distingués : emploi stable, emploi précaire, recherche d’emploi, formation ou inactivité. Une méthode de classification qui met en lumière la diversité des trajectoires : elles sont regroupées en huit catégories reflétant les principaux schémas d’insertion professionnelle de cette cohorte :
- Quatre catégories sont dominées par l’emploi, les jeunes passant plus de 50 % du temps en emploi sur les 6 années suivant la sortie des études. Ces trajectoires qui regroupent 72 % des jeunes reflètent des parcours marqués par une insertion plus ou moins rapide et stable sur le marché du travail.
- Les quatre autres catégories traduisent des situations plus fragiles, caractérisées par des périodes prolongées de précarité, de chômage ou d’inactivité, ainsi que des réorientations ou des retours en formation.
Les jeunes qui ont passé plus de la moitié du temps en emploi depuis la sortie des études
- Première et 2ème catégories : un accès à l’emploi à durée indéterminée (EDI) durable et un accès à l’EDI après un EDD/Chômage : ces deux premières trajectoires concernent 53 % des jeunes. Elles regroupent ceux ayant eu une présence continue dans un emploi à durée indéterminée (34 %) et ceux dont l’accès à ce type d’emploi se fait après une ou plusieurs années sur le marché du travail, souvent en contrat à durée déterminée (19 %).
- 3ème catégorie : sortie de l’EDI vers l’emploi à durée déterminée (EDD). Cette trajectoire concerne les personnes ayant occupé un emploi à durée indéterminée en début de parcours, durant la première ou la deuxième année de vie active, et qui l’ont quitté. Elle représente 6 % de la génération.
- 4ème catégorie : les emplois à durée déterminée récurrents : ce parcours met en évidence les situations où les jeunes ont occupé des emplois à durée déterminée pendant presque toute la période d’insertion : 13 % de la génération a suivi ce chemin où l’accès à l’emploi à durée indéterminée reste rare et se produit généralement en fin de trajectoire.
Les trajectoires aux marges de l’emploi : les jeunes de ces trajectoires ont passé moins de la moitié du temps en emploi depuis la sortie des études
- 5ème catégorie, l’activité tardive : cette trajectoire identifie les arrivées tardives sur le marché du travail après deux années en moyenne passées à être ni en emploi, ni en formation, ni en recherche d’emploi. Elle regroupe 5 % de jeunes qui, en fin de parcours, travaillent majoritairement, même si le chômage reste important.
- 6ème catégorie, le retour à la formation : cette trajectoire type concerne 8 % de jeunes dont le parcours se caractérise par des épisodes de formation ou de reprise d’études conséquents (hors alternance) d’une durée moyenne de 30 mois.
- 7ème et 8ème catégories : chômage persistant et parcours marqué par l’inactivité. Ces deux types de trajectoires identifient les jeunes les plus éloignés de l’emploi. Majoritairement, ils connaissent du chômage de façon persistante (10 %) quand d’autres ont un parcours hors des situations de travail, de chômage ou de formation (4 %).
Trajectoires et formation initiale
Plus le niveau de diplôme en formation initiale est élevé, plus la probabilité d’une trajectoire en emploi à durée indéterminée augmente. Les diplômés de l’enseignement supérieur accèdent plus fréquemment à des trajectoires d’emploi (59 % des diplômés du supérieur long, 44 % des diplômés du supérieur court, 27 % des diplômés du Bac, 18 % des diplômés du CAP, 5 % des jeunes sortis sans diplômes.)
- À l’inverse, les trajectoires en emploi à durée déterminée (EDD) touchent davantage les jeunes n’ayant pas accédé à l’enseignement supérieur en particulier les bacheliers.
- ¼ des jeunes suivent des parcours en marge de l’emploi. Ceux ayant rencontré des difficultés scolaires peinent à s’en sortir. 37 % des non-diplômés sont confrontés à un chômage persistant. Et 12 % connaissent des trajectoires d’inactivité.
- Le poids des trajectoires d’insertion varie en fonction des domaines de formation. Les filières techniques connaissent plus souvent des parcours d’insertion plus favorables que les formations de sciences humaines et sociales.
- Les inégalités de genre, de classe, ethnoculturelles ou encore territoriales, parfois cumulatives, pèsent sur l’éducation et l’emploi.
- Cependant parmi les diplômés de l’enseignement supérieur long, les enfants d’employés ou d’ouvriers, peu nombreux et sans doute sursélectionnés (sur critères très exigeants), connaissent des trajectoires aussi favorables que les enfants de cadres.
Les femmes et les hommes ont les mêmes types de trajectoires en début de vie active. Les jeunes dont un des parents est cadre sont plus souvent dans des trajectoires d’EDI. Des écarts d’emploi plus favorables aux hommes subsistent au sein de chaque grand niveau de diplôme. On observe aussi des différences notables en fonction de l’origine sociale.

Référence
- Les trajectoires des 6 premières années de vie active – Cereq – :
https://www.cereq.fr/les-trajectoires-dentree-dans-la-vie-active-de-la-sortie-des-etudes-jusqua-6-ans-apres