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Reprendre ses d’études en début de vie active : de plus en plus fréquent

samedi 12 décembre 2020

Acquérir un diplôme reste toujours le Graal, c’est par ce titre évocateur que le CEREQ dans une étude récente rend compte dans l’une de ses enquêtes « Générations » de l’évolution en hausse du phénomène de reprise d’études depuis le début des années 2000 et bien sûr du public concerné.

Une tendance de fond

Les reprises d’études en début de vie active sont de plus en plus fréquentes à tous les niveaux de diplômes avec y compris une légère réduction des inégalités sociales d’accès d’après le CEREQ. Leur accroissement est constaté depuis une vingtaine d’années par les enquêtes « Générations » qui offre un suivi longitudinal des générations de jeunes. Les jeunes sont suivis pendant les sept années après leur formation initiale.

Le pourcentage de reprise passe de 14 % pour les jeunes ayant fini leurs études en 1998 à 23 % pour les jeunes de la Génération 2010. Cela concerne l’ensemble des niveaux de diplômes.

Pour les auteurs, il faut retenir plusieurs facteurs explicatifs

Dans un contexte global d’élévation du niveau de formation et de compétition pour l’emploi, le diplôme apparait de plus en plus nécessaire pour s’insérer professionnellement.

  • Puis, les politiques publiques récentes (développement de l’alternance, lutte contre le décrochage scolaire, essor de la formation continue) favorisent les reprises d’études.
  • Enfin, les parcours de vie des jeunes eux-mêmes intègrent de plus en plus des coupures et des allers-retours avec la formation.

Qui sont les jeunes concernés ?

En général, les jeunes dont le plus haut niveau de diplôme est le baccalauréat et, parmi eux, ceux engagés dans l’enseignement supérieur sans y avoir obtenu de diplôme ainsi que les jeunes non diplômés de l’enseignement secondaire. Ainsi le phénomène de reprise d’études permet d’achever ou de compléter la formation initiale et il reste concentré sur la période suivant la fin de la formation initiale. De plus, ceux qui connaissent des situations moins favorables sur le marché du travail adoptent plus facilement la reprise d’études.

La spécialité de formation a également son importance au sein des diplômes professionnels. Par exemple, les jeunes issus de spécialités tertiaires reprennent plus souvent leurs études que ceux issus des spécialités industrielles.

Évidemment, le niveau de rémunération compte de plus en plus pour reprendre des études. Ainsi les jeunes qui occupent une situation favorable sur le marché du travail durant leur première année de vie active sont significativement moins nombreux à reprendre leurs études.

Un coût important pour les jeunes

Ces reprises d’études représentent un coût important, aussi bien comme charge mentale (cumul entre un emploi et des cours, conciliation avec la vie familiale etc.) que financière (frais d’inscription, baisse de revenus pendant cette période).
Seules les reprises d’études en alternance permettent de ménager, parallèlement au diplôme, une forme d’intégration dans une entreprise et d’accès à l’emploi et à des revenus.

Pour la génération 2010, la part de l’alternance parmi les reprises d’études est plus importante pour les non-diplômés du secondaire, les diplômés de CAP, les bacheliers professionnels et les diplômés de BTS.

Une tendance à la baisse des inégalités sociales d’accès aux reprises d’études

Bonne nouvelle, à caractéristiques égales (niveau de diplôme, marché du travail et caractéristiques sociodémographiques), les femmes ont 1,4 fois plus de chances que les hommes de reprendre des études. Cette différence est stable pour les trois générations étudiées depuis le début des années 2000.

Avec la montée en charge sensible du volume des reprises d’études, l’écart entre les jeunes issus de milieux favorisés et ceux issus des classes populaires se réduit, traduisant une forme de massification de ces comportements au fil des générations.

Enfin, cette étude pointe l’effet positif possible des politiques publiques de lutte contre le décrochage scolaire au vu du nombre important de non-diplômés du secondaire et du supérieur qui reprennent des études.

En conclusion, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, pourrait alimenter cette tendance à l’augmentation des reprises d’études en début de vie active. Souhaitons que la crise économique actuelle ne freine pas cette évolution positive.


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