1. Accueil
  2. > Société
  3. > Territoires
  4. > L’état du logement en France
Les clés du social : L'état du logement en France

L’état du logement en France

Publié le 15 octobre 2025 / Temps de lecture estimé : 3 mn

L’Insee vient de produire un bilan du parc de logements en France et le situe par rapport à sa réalité d’il y a 40 ans. À première vue l’évolution est très positive vue l’augmentation numérique de logements entre les deux. Pourtant, la crise du logement est là et s’amplifie, due au cumul de plusieurs facteurs. Comment améliorer la situation ? Le CESE (Conseil économique, social et environnemental) vient de rendre un avis avec plusieurs propositions.

Le parc de logements au 1er janvier 2025

On recense au 1er janvier 38,4 millions de logements en France (métropole et Drom). Ils se répartissent en :

  • 31,7 millions de résidences principales, soit 82,5 % ;
  • 3,8 millions de résidences secondaires ou logements momentanés, soit 9,8 %, avec un taux 4 fois plus élevé hors zones urbaines (16,3 %) qu’à Paris (4,4 %) ;
  • et 2,9 millions de logements vacants, soit 7,7 %, résultant d’un départ non encore remplacé, d’un décès, d’une succession non terminée, de travaux nécessaires, etc., en baisse, mais plus souvent hors des zones urbaines.
    Ces proportions sont d’ailleurs semblables à ce qu’elles étaient il y a plus de 40 ans (1982).

Il y a une forte augmentation depuis 1982 qui concentrait seulement 24 millions de logements. Cela représente une croissance en moyenne de 1,1 % par an, ralentie à 0,9 % depuis 2018. Ainsi le nombre de logements a augmenté plus vite que la population car les modes de vie ont changé, avec moins d’enfants, plus de divorces, plus de familles monoparentales, plus de célibataires, plus de personnes âgées, et le nombre d’habitants par logement a diminué. Notre société a donc besoin de beaucoup plus de logements.

Plus de la moitié des logements sont des maisons individuelles (54,4 %), même si leur taux est en légère baisse, surtout parmi les résidences secondaires, plus faiblement dans les résidences principales, en légère diminution.

57,4 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, pourcentage élevé en France et stable depuis 10 ans après des périodes de hausse comme 1982-1990 et 1997-2013. 3/5èmes sont sans remboursement et 40 % accédants à la propriété. De plus un tiers des propriétaires possèdent 2 logements ou plus, et louent ceux en plus de leur résidence principale, détenant ainsi 30 % du parc privé.

Les 40,4 % de locataires se répartissent entre :

  • 22,8 % dans un logement de bailleurs privés, en légère hausse depuis 1997 ;
  • et 17,6 % auprès de bailleurs publics.

La crise du logement en France aujourd’hui

Les chiffres semblent encourageants pour 68 millions de personnes et pourtant 3 Français sur 5 rencontrent des difficultés pour accéder au logement, résume le CESE. La crise, débutée il y a longtemps, s’amplifie et accélère. Les constructions neuves sont à leur plus bas niveau depuis 40 ans.

La période actuelle est celle d’un manque criant de logements sociaux, d’une hausse des prix qui fait que le logement est maintenant le premier poste de dépense des Français (27 %), de la difficulté croissante de l’accession à la propriété par une hausse des prix de +88 % hors inflation en 20 ans qui crée de la frustration, du mal-logement, de l’existence d’un grand nombre de logements qui ne sont pas au niveau de la crise climatique et énergétique, d’une concurrence entre logements pour l’habitat permanent et logements à destination touristique… alors que le besoin est grandissant vue la baisse du nombre de personnes par logement en raison de l’évolution des structures familiales, du vieillissement, et de la métropolisation de l’habitat, en particulier.

L’avis du CESE propose 4 grandes pistes :

  • Créer un nouveau cadre législatif d’orientation et de programmation pour une politique du logement appuyée sur une connaissance précise des besoins quantitatifs et qualitatifs des territoires et avec une contractualisation entre l’État et les collectivités pour l’atteinte des objectifs ;
  • Réguler les prix, par l’extension de l’encadrement des loyers dans les villes de plus de 50 000 habitants en zone tendue et par la régulation du prix du foncier ;
  • Accroitre l’offre de logements, celle des bailleurs sociaux (750 000 en 5 ans) par des marges financières et fiscales, celle des bailleurs privés par la création d’un statut accordant des mesures fiscales selon le loyer et la qualité du logement, et en reconfigurant des bâtiments pour les transformer en logements ;
  • Répondre aux défis climatiques et sociaux, en rendant obligatoire la prise en compte du confort thermique d’été dans les rénovations, en favorisant l’évolutivité des logements.



En conclusion, la crise est sévère et, malgré les difficultés financières et la situation politique actuelle, son instabilité, le problème du logement a besoin d’être réellement pris en compte car sans cela, il risque de créer une colère sociale entraînant des répercussions sur la cohésion sociale et la vie démocratique.


Sources