1. Accueil
  2. > Société
  3. > Territoires
  4. > Panorama du parc social et de ses habitants
Les clés du social : Panorama du parc social et de ses habitants

Panorama du parc social et de ses habitants

Publié le 30 avril 2025 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Plus de 10 millions de personnes vivent dans un logement social. Le parc du logement social est donc important en France, permettant à des personnes modestes d’avoir un logement correct à moindre coût, mais sans répondre à tous les besoins. Quelles en sont les caractéristiques, la répartition, quels en sont les habitants ? L’Insee en dresse un panorama récent.

4,6 millions de ménages locataires

En 2022, cela représente 16 % des ménages en logement ordinaire, contre 26 % de ménages locataires en secteur libre et 58 % de ménages propriétaires. En tout, 10,5 millions de personnes. Ils vivent surtout dans les grandes unités urbaines, 59 % dans celles qui dépassent 200 000 habitants. La répartition de ces logements sur le territoire est inégale, avec certaines intercommunalités des Hauts de France et d’Île-de-France comptant parfois 40 % de logements sociaux, alors qu’ils ne dépassent pas 10 à 13 % à Nice, Toulon, ou Perpignan, malgré la loi SRU de l’an 2000 qui impose 20 % de logements sociaux, voire 25 % dans les zones tendues.

Une bonne partie du parc est ancienne, 41 % date des Trente glorieuses, moment d’un grand besoin de logements de reconstruction d’après-guerre et de transformation du parc d’habitations souvent vétustes, voire insalubres. Ces constructions souvent construites un peu rapidement et au moins offrant sont nombreuses aujourd’hui à poser des problèmes de vieillissement et d’isolation. Depuis 1975, les constructions ont ralenti, engendrant un manque de logements sociaux pour une population en augmentation.

Quelques caractéristiques de ses habitants

En général on reste assez longtemps dans un logement social quand on a pu avoir une attribution. 31 % y sont depuis plus de 10 ans (contre12 % seulement dans le secteur libre) et seulement 20 % ont emménagé depuis moins de 2 ans. La pénurie se lit d’ailleurs par le fait qu’en 2022 seulement 420 000 logements ont été attribués pour une demande de 2,4 millions. Et elle s’est aggravée depuis : au 31 décembre 2024, 2 760 000 demandes étaient enregistrées, pour 384 000 logements délivrés dans l’année. Elle se confirme aussi par le fait que les nouveaux arrivants ont des revenus moindres que ceux qui y sont depuis plus de 10 ans.

Les locataires sont en moyenne plus âgés que ceux du secteur libre : la moitié des ménages a plus de 53 ans contre 42 % dans le secteur libre et 61 ans pour les propriétaires. La part maximum des résidents a entre 40 et 55 ans, contre 13 % des 25 ans et 12 % des personnes de 75 ans.

Les locataires sont plus souvent des familles nombreuses, à 3 enfants et plus pour 12 % d’entre eux et les familles monoparentales sont surreprésentées (21 %, contre 11 % en secteur libre). Mais aussi 42 % sont des personnes seules, surtout parmi les plus âgées (38 % d’entre elles ont 65 ans et plus).

Beaucoup de locataires du parc social ont des revenus modestes, avec un niveau de vie inférieur à 1 400 € pour la moitié d’entre eux. Et 34 % sont sous le seuil de pauvreté (1 200 € en 2022). Dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV), 54 % des logements sont occupés par des ménages se trouvant parmi les 20 % les plus modestes. Ceux qui sont un peu plus aisés parce que leur revenu s’est amélioré vivent souvent dans les logements dits intermédiaires du parc social.

De plus les locataires ont moins souvent des revenus d’activités (salaires ou revenus indépendants) que les habitants du secteur libre : 65 % contre 75 %. 23 % sont en allocation chômage, 32 % touchent une retraite. Et 71 %, en raison de la faiblesse de leur niveau de vie, perçoivent des prestations sociales, APL, allocations familiales, minima sociaux, prime d’activité, qui représentent 21 % de leur revenu, chiffre beaucoup plus élevé que pour les locataires du secteur libre (8 %).



Ce panorama montre à la fois le besoin du parc de logement social, la nécessité pour les personnes aux revenus limités ou faibles d’y avoir une place et l’importance de la relance d’une politique de construction pour y loger les nombreux ménages qui attendent depuis de longues années une attribution.


Source