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Le halo du chômage augmente

mercredi 28 avril 2021

La crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 nous oblige à questionner nos statistiques en fonction de cette nouvelle réalité du marché du travail. Sur l’année 2020, on constate une baisse du chômage et une augmentation du chômage partiel de 6,2 % des personnes en emploi en moyenne (avec un quart des personnes pendant le premier confinement) ainsi qu’une augmentation du halo du chômage.

En France, deux organismes comptabilisent les chiffres du chômage en s’appuyant sur des définitions différentes : le BIT (Bureau international du travail) et Pôle emploi. Voir l’article de clés du social : https://www.clesdusocial.com/chomage-quels-indicateurs-quels-chomeurs.

  • Un chômeur, au sens du BIT, est une personne âgée de 15 ans ou plus, qui est sans emploi la semaine de référence.
  • Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs.
  • Le halo autour du chômage comprend les personnes sans emploi, à la recherche d’un emploi mais qui ne sont pas disponibles pour travailler.
  • Le taux d’activité est le rapport entre le nombre de personnes actives (en emploi ou au chômage) et le nombre total de personnes en âge de travailler.

Enquête Unedic 2020 « Crise de la Covid -19 et marché du travail » réalisée par l’institut de sondage CSA sur 2 000 salariés et 800 établissements, entre mi-septembre et mi-octobre 2020. Elle constate un plus grand recours à l’activité partielle et à la formation, une baisse des revenus pour une majorité de salariés. Les demandeurs d’emploi sont prêts à plus de concessions pour trouver un emploi : Cdd, travail saisonnier, temps partiel, emploi sous-qualifié…

  • Plus d’un quart des employeurs n’ont pas recouru à l’activité partielle entre mi-mars et fin août 2020, principalement quand leur trésorerie le permettait.
  • Avant le second confinement, face à l’urgence, l’activité partielle a cependant été largement mobilisée sans pour autant que les établissements aient eu connaissance des évolutions règlementaires.
  • Fin juillet, 53 % des dirigeants qui voulaient appliquer le dispositif APLD le connaissaient. Seuls 4 % d’entre eux avaient des discussions avec leurs instances représentatives pour aboutir à un accord.
  • Les ouvriers et employés ont été plus souvent en activité partielle que les cadres.
  • Les cadres pour 42 % ont pu télétravailler, 4 % des ouvriers et 22 % des employés.
  • 1 demandeur d’emploi sur 10 s’est formé durant cette période.
  • 10 % de salariés indiquent avoir suivi au moins une formation, qu’ils aient été ou non en activité partielle.
  • 3 demandeurs d’emploi sur 4 ont été au chômage (24 % ont déclaré avoir travaillé au cours du confinement, 34 % pendant le post-confinement). Près des deux tiers des demandeurs d’emploi ont modifié leur recherche d’emploi depuis le début de la crise. Ils se sont davantage orientés vers les métiers numériques.

Pour 2020, le BIT constate une baisse du chômage (recul à 8,0 % soit 0,4 % de moins qu’en 2019). Cette baisse en trompe l’œil est imputable aux difficultés à rechercher un emploi lorsque l’activité est à l’arrêt. Mais il constate une augmentation du halo du chômage avec une plus grande part de personnes sans emploi souhaitant travailler : les personnes de 15 à 64 ans sont 4,6 % dans ce cas (soit plus de 0,8 point sur un an). Au total, le chômage et son halo représentent 10,3 % des 15-64 ans, soit 4,2 millions de personnes qui sont sans emploi et qui souhaitent travailler. La hausse a été très marquée au deuxième trimestre.

  • Le halo autour du chômage augmente fortement, conséquence du confinement, qui a fortement limité les démarches de recherche d’emploi et réduit la disponibilité pour travailler car, pour être considéré chômeur au sens du BIT, il faut avoir trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois ou se déclarer disponible dans les deux semaines pour occuper un emploi.
  • La part des personnes sans emploi et souhaitant travailler augmente pour les 15-24 ans (+0,9 point), et les 25-49 ans (+0,5 point) mais elle est stable pour les 50-64 ans (-0,1 point).

L’emploi recule pour les contrats à durée limitée et les salariés les moins qualifiés.

  • L’emploi total des CDD diminue (-0,6 %). Il atteint son plus bas niveau depuis 2013 en raison des restrictions d’activité des secteurs hôtellerie, restauration, arts, spectacles et activités récréatives.
  • L’intérim a reculé au 2ème trimestre (-0,7 point), puis il s’est légèrement redressé (-0,3 point sur un an).
  • La part des employés et ouvriers dans l’emploi diminue de 1,3 point en 2020. Pour la première fois, la part des cadres dans l’emploi total dépasse celle des ouvriers.

Le taux d’emploi des jeunes baisse (-1,2 point pour les 15-24 ans, et -0,4 point pour les 25 à 49 ans), celui des séniors continue d’augmenter. Le taux d’emploi des 50-64 ans s’élève à 63,3 % (+0,7 % sur un an).

  • La baisse d’emploi des jeunes porte sur ceux qui ne sont pas en étude (-1,4 point).
  • La part de ceux qui sont en apprentissage augmente (+0,4 point).
  • Le cumul emploi/études est quasi stable (-0,1 point).

Le recours important au chômage partiel limite largement le recul de l’emploi et le volume d’heures travaillées par emploi recule fortement (-7,4 % par rapport à 2019). Ce repli est plus marqué pour les artisans et commerçants, ainsi que dans les catégories socioprofessionnelles et les secteurs d’activité où le chômage partiel ou technique est plus répandu.

Le taux d’activité se replie, contrepartie de la forte hausse du halo du chômage. Pour les 15-24 ans, le taux d’activité recule plus nettement sous le double effet de la part du halo et de la part des jeunes en études initiales. En revanche, le taux d’activité des séniors résiste comme leur taux d’emploi. La hausse du halo étant plus que compensée par une baisse de l’inactivité hors halo.


Références