53 % des 1 000 personnes interrogées sont « tout à fait » (14 %) ou « plutôt » (39 %) favorables à l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans, contre 45 % qui y sont « tout à fait » (23 %) ou « plutôt » hostiles (22 %).
Inattendu, les salariés du secteur public sont un peu plus favorables (52 %) que ceux du secteur privé (50 %). Et ce sont les retraités qui viennent grossir le total favorable (59 %).
Derrière ces chiffres globaux, bien des nuances, voire des différences, apparaissent.
- Les hommes y sont plus favorables (56 %) que les femmes (51 %). Sans doute parce qu’elles ont plus de mal à atteindre la durée requise de cotisation.
- Parmi les actifs, les catégories ouvriers et employés sont majoritairement défavorables (52 %), alors que les cadres sont favorables à 59 %. Question de conditions de travail, d’intérêt des fonctions et tâches et de la reconnaissance au travail sans doute.
- Les tranches d’âge jouent aussi : si les retraités sont les plus favorables, les très jeunes (18-24 ans) le sont autant (59 %). Dès 25 ans, on revient à la moyenne générale (53 %) et ce sont les 35-49 ans qui sont les plus défavorables (50 % hostiles contre 49 % favorables), les 50-64 ans se situent dans une position intermédiaire (50 % favorables, 47 % défavorables). Les retraités ne sont pas touchés par la perspective du rallongement et tiennent à la consolidation de leur propre retraite, pour les très jeunes la question est encore théorique, les catégories vraiment au travail sont celles qui font déjà des calculs sur leur âge de départ, sans doute.
- Ajoutons que les sympathies politiques interviennent également : les sympathisants de droite sont favorables aux 2/3 (66 %) et 64 % des électeurs de Nicolas Sarkozy, les sympathisants de gauche le sont aussi, à 52 % mais avec de gros écarts entre les sympathisants du PS (62 %), ceux de EELV (60 %) et ceux du Front de gauche (28 %) et seuls 50 % des électeurs de François Hollande au 2è tour, enfin ceux du Modem sont majoritairement hostiles (à 53 %).
Ainsi, dans la situation actuelle d’une réforme indispensable des retraites, une majorité des Français se range derrière l’idée de la nécessité d’allonger à 43 ans la durée de cotisation, mais avec une majorité courte, notamment parmi le vivier du gouvernement actuel, qui aura ainsi une tâche délicate pour réussir cette réforme.