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Non, le Code du travail n’est pas la première barrière à l’embauche

mercredi 30 août 2017

Dans sa note de conjoncture trimestrielle de juin 2017, l’Insee interroge les entreprises sur leur activité récente et aborde la question des barrières à l’embauche ressenties par les entreprises. Pour elles, le Code du travail n’est pas la première barrière, loin s’en faut. 28 % évoquent d’abord les incertitudes économiques puis la difficulté à trouver de la main-d’œuvre compétente et le coût de l’emploi jugé trop élevé. Cette note permet de remettre dans le bon sens les problèmes que vivent les entreprises loin des discours politico-idéologiques sur le Code du travail. Car, à bon diagnostic, bon remède !

Que disent les 10 000 entreprises interrogées sur les barrières à l’embauche ?

« C’est surtout quand les entreprises ressentent le besoin d’embaucher qu’elles se rendent compte d’éventuelles difficultés à le faire » observe Vladimir Passeron, chef du département conjoncture à l’Insee. Ce qui est le cas aujourd’hui alors que notre pays connait une reprise de l’emploi et de la croissance.

La moitié des entreprises se dit confrontée à des barrières au moment d’embaucher des travailleurs en CDI ou CDD de longue durée. Dans le seul secteur du BTP, cette proportion atteint 73 %, contre 52 % dans l’industrie et 43 % dans les services.

Un tiers des entreprises interrogées n’en rencontre pas et les autres ne se sentent pas concernées (probablement parce qu’elles n’ont pas recruté).

En premier lieu l’incertitude économique puis l’absence de main-d’œuvre compétente

Les entreprises pouvaient donner plusieurs réponses. Mais la principale barrière à l’emploi citée (à 28 %) est l’« incertitude sur la situation économique ». Un frein particulièrement puissant dans le secteur du bâtiment (54 % des entreprises).

La seconde barrière (à 27 %) est le « manque de main-d’œuvre compétente » donc une inadéquation de l’offre par rapport à la demande de personnel. Là aussi, le secteur du bâtiment (41 % des entreprises) rencontre le plus de difficultés en la matière, suivi par l’industrie (29 % des entreprises) et les services (24 %).

L’INSEE constate une hausse des difficultés de recrutement depuis 2016

Depuis 2016 l’INSEE assiste à une solide reprise de l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles mais, en corollaire, elle constate également une légère augmentation des difficultés rencontrées par les entreprises pour recruter du personnel.

Ainsi en 2017, 31 % des entreprises de l’industrie, des services et du bâtiment déclarent rencontrer des difficultés de recrutement contre 26 % en 2016.

Dans les entreprises de services, le constat est le même avec des difficultés pour 27 % des entreprises du secteur en 2017 contre seulement 21 % en 2016.

Dans le bâtiment, 51 % des entreprises déclarent rencontrer des difficultés à recruter contre 41 % en 2016.

Les autres freins : le coût du travail et sa législation

Les principaux autres freins cités sont liés au coût du travail et essentiellement le niveau des cotisations sociales (18 %), puis vient le niveau élevé des salaires pour 7 % des entreprises interrogées.

Concernant les freins à l’embauche liés à la législation du travail, les risques juridiques entourant les licenciements sont signalés par 14 % des entreprises alors que le coût en lui-même du licenciement n’est cité que par 10 % des entreprises.

On le voit, une véritable politique de l’emploi et de soutien aux entreprises ne peut passer que par des solutions multiples et coordonnées : formation et acquisition de compétences pour les salariés, sécurisation de la conjoncture économique et financière pour les entreprises, coût du travail, simplification du Code du travail…


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