1. Accueil
  2. > Environnement économique
  3. > Emploi
  4. > Emploi handicapé : un léger mieux mais trop de (...)

Emploi handicapé : un léger mieux mais trop de préventions persistent

mercredi 14 décembre 2022

L’emploi des personnes handicapées pose toujours problème, même si de légers mieux se constatent ces dernières années, avec une augmentation des embauches de 19 % en 2021, une baisse de leur taux de chômage de 19 % avant le covid à 14 % cette année, facilitées par des mesures nouvelles comme les nouvelles règles applicables depuis le 1er janvier 2020 [1] et des aides pendant la période du covid (1er septembre 2020-31 décembre 2021). Panorama des résultats de 2021.

Les chiffres globaux

En 2021, 628 800 travailleurs handicapés sont employés, dans107 900 entreprises du secteur privé assujetties à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH). Comme beaucoup sont à temps incomplet, cela équivaut à 421 900 équivalents temps plein. Soit un taux d’emploi direct de 3,5 % (+0,1 point par rapport à 2020).

Comme depuis début 2020, sont survalorisés (à 150 %) les emplois de travailleurs handicapés de 50 ans et plus et qu’ils représentent 55 % des emplois handicapés, le taux d’emploi direct majoré est en 2021 de 4,5 % (+0,2 point / 2020) équivalant à 540 000 équivalents temps plein.

Et comme il existe une règle des arrondis au chiffre inférieur (une entreprise ayant 25 salariés a une obligation de 25 x 0,06 = 1,5 ; avec l’arrondi au chiffre inférieur, l’obligation est dans ce cas fixée à 1 travailleur handicapé), l’obligation réelle est de 5,6 % soit 670 000 salariés à temps plein. Elle est donc remplie à 80 % en 2021 (+3 points / 2020).

Une grande diversité des résultats selon les entreprises

Si 29 % des entreprises assujetties remplissent leur obligation par emploi direct (+3 points / 2020), 31 % des entreprises sont toujours à zéro (-3 points). Il s’agit surtout de petites entreprises comme le montrent ces exemples de taux, alors que les très grandes entreprises atteignent le taux d’obligation :

Entreprises de : Taux d’emploi direct majoré
20-49 salariés 3,3 %
250-499 salariés 4,5 %
2 500 et + 6,1 %



D’ailleurs, plus de 40 % des entreprises de 20 à 49 salariés n’emploient aucun salarié handicapé, même si leur taux d’emploi a progressé plus vite que le taux global en 2021 : +2 points. Et toutes les entreprises qui n’atteignent pas le taux légal doivent payer une contribution financière annuelle à l’Agefiph qui apporte accompagnement et aide aux entreprises et finance des formations pour faciliter l’emploi de travailleurs handicapés.

Des taux du simple au double selon les secteurs d’activité

En effet les taux d’emploi direct majoré vont de 2,8 à 5,7 % des emplois selon les secteurs d’activité :

Secteurs d’activité Taux d’emploi direct majoré
Information-communication 2,8 %
Services aux entreprises 3,4 %
Construction 3,5 %
Commerces, Transports, Hébergement-restauration 4,3 %
Bancassurances et Immobilier 4,8 %
Industrie 5,4 %
Administrations publiques, Enseignement, Santé et action sociale 5,7 %



Ainsi le taux d’obligation d’OETH est atteint dans le secteur des administrations, de l’enseignement et de la santé et action sociale ; l’industrie n’est pas loin de l’atteindre (avec beaucoup de salariés handicapés âgés qui comptent chacun pour 1,5). Au contraire tant l’information-communication que les services aux entreprises sont très loin de remplir leur obligation : est-ce une question de qualifications et compétences ou y a-t-il d’autres raisons ?

Encore beaucoup de chemin à parcourir

Malgré une augmentation des embauches de travailleurs handicapés supérieure à celle tous publics en 2021 (+19 % contre +11 %), le taux de chômage reste au double du taux général : 14 % au 31 mars 2022 contre 7,4 %). La durée du chômage est pour eux beaucoup plus longue, avec 59 % de chômeurs de plus d’1 an (contre 48 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi), et atteint pour les chômeurs de longue durée une moyenne de 909 jours soit 213 jours de plus que la durée tous demandeurs d’emploi. De nombreux chômeurs handicapés sont découragés. Un accompagnement permettrait de les aider à retrouver l’espoir, souvent avec la nécessité de formation professionnelle pour leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires à un emploi.



On voit cependant que des actions commencent à exister, avec la désignation de référents handicap dans les entreprises de 250 salariés et plus, avec les possibilités nouvelles du CDD tremplin, …ou avec le déroulement nouveau de duodays (journée de rencontre entre un employé et un actif handicapé). En ces temps où les entreprises se plaignent de difficultés d’embauche, elles ont des opportunités, en levant leurs préventions, de trouver de nouveaux candidats. Et c’est un point à suivre de près dans les CSE pour insister sur l’atteinte de l’obligation d’emploi de 6 %.


Source