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Plus d’un million de travailleurs saisonniers en France

samedi 8 février 2020

1 050 000 travailleurs saisonniers, c’est le résultat obtenu par la Dares en élaborant les statistiques d’emploi pour l’année allant du 1er avril 2018 au 31 mars 2019. Avec des caractéristiques spécifiques en termes d’activités, de localisation, de qualification, d’âge et de sexe. Une réalité trop souvent ignorée dans l’emploi. Portrait.

Trois grands secteurs d’activités saisonnières

Les activités ayant les principales saisonnalités se retrouvent dans les récoltes et cueillettes, les activités touristiques et le commerce. Aussi, sur le million de saisonniers :

  • 1/4, soit 270 000 personnes, travaillent dans l’agriculture où ils représentent 1/3 des emplois, principalement pour ramasser légumes, melons, racines et tubercules (mi-aout : 45 % des salariés qui y sont affectés), cueillir raisins des vignes et fruits (mi-septembre : près de 70 % de ceux qui y travaillent).
  • près de la moitié travaillent pour le tourisme : dont 200 000 dans la restauration, 180 000 dans l’hébergement et 140 000 dans les divertissements. Les emplois sont surtout en hiver pour les sports d’hiver, au printemps–été pur le tourisme balnéaire, et toute l’année pour l’Île-de-France.
  • 15 % des saisonniers sont employés dans le commerce, avec peu de saisonnalité, mais avec des phases très importantes pour les périodes qui précèdent les fêtes.

Les grandes régions d’emploi saisonnier

En raison de ces activités, 3 grandes régions regroupent l’essentiel du travail saisonnier :

  • La Côte d’Azur et les autres côtes françaises,
  • Les Alpes et les autres montagnes,
  • Les grandes régions viticoles (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Grand Est) et de production de fruits et légumes.

Ainsi, la moitié Sud de la France concentre une bonne partie de ces emplois saisonniers.

Des travailleurs différents selon les secteurs

Dans l’agriculture, les saisonniers sont surtout des travailleurs non qualifiés (90 %), 2 fois plus nombreux à être non qualifiés que dans les autres emplois agricoles, que ce soient des CDI ou autres emplois temporaires. Les plus nombreux sont des hommes (62 %). Leur moyenne d’âge est de 36 ans, mais près d’1/4 (23 %) ont plus de 50 ans.

Au contraire dans les autres secteurs, la parité est respectée (49 % d’hommes, 51 % de femmes), les saisonniers sont plus jeunes, la moyenne est de 31 ans et 44 % ont moins de 25 ans. Les catégories socioprofessionnelles sont bien plus diversifiées : 54 % sont des employés, 14 % des ouvriers non qualifiés et 10 % des professions intermédiaires.

Leur temps de travail dans l’année

Leurs contrats saisonniers durent en moyenne un peu plus de 2 mois : 67 jours exactement. Donc ils sont plus longs que les autres types de contrats temporaires, CDD ou intérim (durée moyenne de 46 jours). Mais cette durée est très variable selon les activités : de 84 jours en moyenne dans la restauration à 44 jours pour les vendanges.

En moyenne, les saisonniers ont 1,7 emploi par an, soit 180 jours de travail en tout dans l’année (6 mois). La majorité cumule emploi saisonnier et autre emploi privé : 55 %. Mais 45 % n’exercent que comme saisonniers : on les trouve plus dans l’agriculture que dans les autres secteurs, plus parmi les ouvriers non qualifiés et plus aussi parmi les plus de 50 ans ; et dans ce cas ils n’ont en moyenne que 110 jours de travail (un peu moins de 4 mois).

Une question à laquelle l’enquête de la Dares ne répond pas est celle de l’origine géographique des saisonniers, alors que l’on sait que certains viennent des autres pays de l’Union européenne et des pays du Sud, de plus en plus sollicités par les employeurs qui invoquent des difficultés de recrutement sur ces types de contrats.

Ce portrait montre une importance des saisonniers dans l’emploi français. De plus il recouvre une réalité diversifiée, difficile à appréhender et à joindre comme tous les emplois temporaires. On connaît dans certains secteurs les difficultés de leurs conditions d’emploi et de travail. Cependant, les syndicats ont pris conscience de ces particularités de leurs emplois et développent de plus en plus d’actions pour les informer, les aider, les défendre. Des actions à poursuivre pour arriver à atteindre tous ces salariés et réussir à améliorer les conditions de tous. Ce, d’autant plus que la récente réforme de l’assurance chômage, en durcissant les règles de temps travaillé pour pouvoir recevoir une allocation, va lourdement les pénaliser et exclure de l’allocation de nombreux saisonniers.
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