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Quels sont les métiers qui emploient le plus de jeunes à la sortie de leurs études ?

samedi 1er janvier 2022

« En 2018, quels sont les métiers qui accordent la plus grande place aux jeunes adultes au début de leur vie active ? Comment se déclinent-ils selon le niveau du diplôme atteint en fin d’études initiales ? Ces métiers sont-ils les mêmes que dix ans plus tôt ? La crise sanitaire liée au Covid-19 ayant dégradé l’insertion professionnelle des personnes en recherche d’emploi et en particulier des jeunes, comment l’emploi a-t-il évolué dans ces métiers en 2020 ? ».

Telles sont les questions auxquelles répond la DARES dans sa revue ANALYSES [1] de novembre 21.

L’enquête Emploi indique qu’en 2018 la France métropolitaine compte 1,8 million de « jeunes sortants » d’études [2] . Ces jeunes représentent 6,9 % de l’ensemble des personnes en emploi. 60 % sont diplômés du supérieur, contre 52 % en 2007. Cette augmentation de la part des diplômés du supérieur est surtout importante au niveau bac+5 ou plus (30 % en 2018 contre 16 % en 2007). Dans le même temps, la part des non-diplômés se réduit fortement. Elle passe de 10 à 4 %.

Sans surprise, le niveau de diplôme est un marqueur de différenciation fort pour l’accès aux différents métiers.

Les non-diplômés sont essentiellement recrutés comme ouvriers non qualifiés (notamment dans le secteur de la manutention ou de la mécanique : métalliers, serruriers, par exemple) et employés de service (principalement en hôtellerie restauration).

Les titulaires d’un CAP/BEP trouvent des emplois dans les secteurs d’artisans « de bouche » (bouchers, charcutiers, boulangers) et d’aides-soignants.

Le baccalauréat permet d’accéder aux postes de surveillants dans les établissements scolaires, d’animateurs sportifs et socioculturels, d’employés de la restauration ou de la vente (caissiers, employés de libre-service). Ce palmarès est globalement le même qu’il y a 10 ans. À noter cependant quelques changements en une décennie : les ouvriers non qualifiés de la manutention en font désormais partie, alors que les professionnels de l’armée, de la police et des pompiers en sont sortis. Cela reflète l’élévation générale du niveau de diplôme et les effets de la démocratisation croissante de l’enseignement supérieur.

La DARES note qu’en 2020 l’emploi dans les cinq principaux métiers des titulaires du bac baisse (-3 %), « en lien avec le net repli des besoins de recrutement lors des confinements ».

Un bac+2 ou bac+3 ouvre l’accès aux métiers de la santé, réglementés, ou du paramédical, ainsi qu’aux emplois d’employés de comptabilité. Les titulaires d’un bac+2 sont particulièrement présents dans des métiers de la banque et des assurances, qui offrent des perspectives de promotions internes pour les débutants. Néanmoins, plus de la moitié des jeunes techniciens de l’informatique, des employés de la banque et des assurances et des employés administratifs d’entreprise sont désormais recrutés au niveau minimum bac+3.

Certains métiers de bac+2 glissent vers un recrutement à bac+3. C’est le cas notamment des métiers de la banque et des assurances, de technicien informatique ou d’infirmier. Ce dernier métier est d’ailleurs, depuis 2018, le premier « recruteur » de bac+3.

Les emplois très qualifiés de la recherche ou de l’ingénierie sont réservés aux plus diplômés. À noter : la quasi-totalité des jeunes ingénieurs informatiques ont au moins un bac+5. Ce niveau d’études est également un passeport pour accéder aux métiers du droit (hors juristes en entreprise) ou être cadre dans le BTP (ingénieurs, chefs de chantiers, architectes).

En 2020, l’emploi des diplômés d’un bac+5 ou plus accélère (+12 % en 2020, +8 % en 2019), malgré la crise sanitaire. « C’est en particulier le cas chez les ingénieurs informatiques et les cadres du bâtiment, qui font partie des métiers les plus tendus sur le marché du travail ».

La DARES souligne au final que cette répartition de l’accès aux métiers en fonction du diplôme évolue peu depuis une dizaine d’années. Néanmoins, « avec la crise sanitaire, l’emploi des métiers recrutant le plus de jeunes non diplômés du supérieur se contracte, tandis que celui des métiers des diplômés de bac+5 ou plus progresse.


Notes :

[2personnes en emploi de moins de 35 ans, ayant terminé leurs études initiales depuis 1 à 4 ans.