mercredi 19 octobre 2022
La réforme des retraites passera par un projet de loi début 2023. Démarré le 11 octobre, le premier cycle de concertation sur la réforme des retraites du gouvernement avec les partenaires sociaux avait comme thème : le travail des séniors, la pénibilité au travail. Ce premier cycle de concertation doit s’achever le 6 novembre 2022.
Le choix du gouvernement : une réforme des retraites avec un abandon de la retraite universelle par points et son remplacement par une réforme paramétrique qui fait bouger uniquement certains paramètres des différents régimes pour diminuer les déficits (critères d’âge, âge légal de départ, nombre d’années de cotisations, âge minimum de la retraite, taux de cotisation…). Cette réforme ne change pas le système actuel mais aggrave certaines inégalités.
La méthode du gouvernement : une concertation qui se déroulera en 3 cycles :
Distribué aux partenaires sociaux, lors de la première réunion, un « power point » de 26 pages portait sur un état des lieux du travail des séniors, des pistes de réflexion sur une assurance salaire pour les demandeurs d’emploi, une exonération ciblée de cotisations, la mutualisation des coûts des maladies professionnelles, la mise en retraite par l’employeur, le droit au conseil en évolution professionnelle vers 45 ans, le renforcement des droits à la formation des plus de 50 ans… Les syndicats de salariés ont adressé un communiqué commun le 4 octobre au gouvernement.
La pénibilité, elle est mesurée à travers des critères. Un salarié exposé bénéficie d’un compte avec des points, alimenté en fonction du nombre de facteurs pénibles qu’il subit. Au départ 10 critères ont été sélectionnés, ils ne sont plus que 6 avec la création du C2P (compte professionnel de prévention) : les activités exercées en milieu hyperbare, les températures extrêmes, le bruit, le travail de nuit, en équipes alternantes et le travail répétitif [1].
L’usure au travail a été abordée lors des entretiens bilatéraux. Pas question, pour le gouvernement, de revenir sur les critères supprimés comme le port de charges lourdes malgré la demande des salariés.
Les partenaires sociaux ont fait valoir leurs propositions : le patronat ne veut pas de nouvelles contraintes et plaide pour des réductions de cotisations. Il ne veut pas d’un index sur l’emploi des séniors, ni d’un pourcentage minimum de séniors en entreprise. Les syndicats de salariés sont unanimes pour revendiquer une conditionnalité des aides à des critères d’emploi pour les séniors et pour renforcer les critères du compte pénibilité.
De nouvelles réunions sur ce thème pourraient être organisées si les partenaires sociaux le souhaitent. Ils peuvent transmettre leurs propositions pour expertise. Un nouveau cycle démarrera le 7 novembre mais on pourra continuer à travailler sur tous les cycles le temps de la concertation.
Références