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2,2 millions d’emplois dépendent de multinationales étrangères en France

mercredi 23 mars 2022

C’est le chiffre donné par l’Insee pour l’année 2019. Et comme ce sont des emplois privés essentiellement de la sphère productive (hors agriculture), on voit ainsi l’importance de ces investissements étrangers dans l’emploi français, soit 13 % des effectifs des secteurs concernés. Il est donc intéressant d’en connaitre les caractéristiques.

Quels types d’entreprises ?

Au total, 16 800 entreprises sont sous contrôle étranger en France. On trouve surtout ces emplois à 44 %dans des ETI (entreprises de taille intermédiaire) et à 41 % dans de grandes entreprises.

Dans quels secteurs ?

Bien sûr, les firmes étrangères n’emploient pas autant de salariés que les multinationales françaises qui représentent 35 % de cet emploi salarié privé. Mais elles sont très importantes dans un certain nombre de secteurs.

La répartition des emplois sous contrôle étranger selon les secteurs économiques*

Industrie 32,4 % *
Commerce 24,5 %
Services administratifs et de soutien 22,6 %
Information communication 6,2 %
Transports et entreposage 3,9 %
Hébergement-restauration 3,2 %
Construction 1,4 %
Autres 5,9 %
*(Proportion des emplois sous contrôle étranger du secteur par rapport à l’ensemble des emplois dans les entreprises sous contrôle étranger.)



On voit ainsi la place de l’industrie dans les emplois dépendant de firmes étrangères, tout particulièrement dans l’industrie manufacturière qui concentre 1/3 des emplois contrôlés par des firmes étrangères, métallurgique en particulier dans la fabrication de machines, de produits métalliques et de matériel de transport, mais aussi dans les produits de caoutchouc ou plastiques. Le commerce regroupe ¼ des emplois contrôlés par l’étranger. Juste derrière les activités de services administratifs et de soutien sont à un peu moins d’1/4, avec notamment les 3 plus grandes agences d’intérim présentes en France. Au contraire, ils sont très peu présents dans la construction et certains services, notamment les services aux personnes.

Des entreprises de quelle origine ?

Trois origines dominent et représentent la moitié de ces emplois : les multinationales états-uniennes, allemandes et suisses. Au total, une bonne moitié des emplois dépend de multinationales des pays de l’UE (dont encore le Royaume-Uni en 2019). Les pays émergents ont un très faible impact et la Chine contrôlait 20 400 emplois en 2019.

Dans quelles régions ?

C’est la précédente étude de l’Insee, pour 2018, qui en apporte les informations. Ces emplois étrangers sont très présents aux frontières belge, allemande et luxembourgeoise, facilités par la proximité, les liaisons d’infrastructures… On voit ainsi une part autour de 30 % de tous les emplois salariés dans des villes comme Haguenau, Saint-Avold et Sarreguemines pour ces emplois étrangers, essentiellement des emplois industriels d’ailleurs, en particulier dans les matériels de transport.

Les emplois contrôlés par les firmes étrangères sont aussi plus nombreux que la moyenne dans les grandes métropoles, à commencer par Paris et Lyon qui concentrent 26 % des emplois étrangers. À Paris, ce sont surtout des emplois de services, notamment informatiques et des sièges sociaux, alors qu’à Lyon il s’agit plus souvent d’emplois industriels. Parmi les métropoles, Toulouse est un lieu de concentration de ces emplois, au nombre de 36 000, soit 11 % de l’emploi concerné. Dans le Sud-ouest, 37 % de ces emplois sont industriels.

On trouve beaucoup moins de ces emplois dans le Sud, hors métropoles, ainsi que dans les DOM qui sont beaucoup moins industrialisés.

Le nombre de ces emplois est donc loin d’être marginal dans l’emploi français. Ils représentent en 2019 133 milliards € de coûts salariaux, avec un coût chargé par tête un peu plus important que les emplois français (60 200 € contre 58 600 €), en particulier dans le commerce. Ces activités étrangères sont pour autant très rentables pour elles car elles réalisent 173 milliards € de valeur ajoutée (VA), soit 22 % de leur chiffre d’affaires et 17 % de la VA de toutes les entreprises présentes en France. Au négatif, elles consacrent une part plus faible de leur VA (18 %, soit 4 points de moins) à des investissements que les françaises, surtout les entreprises non européennes (21 % pour les entreprises de l’UE).


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