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Quelles sont les méthodes de recrutement des employeurs ?

samedi 25 novembre 2017

CV, lettre de motivation, utilisation des réseaux de connaissances, Internet, organismes dédiés… guident les employeurs dans leur démarche de recrutement. Le grand enseignement de l’étude de la DARES (ministère du Travail), parue le 4 octobre, est que les employeurs continuent de recruter de manière assez traditionnelle et que les relations et les réseaux sont plus utilisés qu’Internet pour recruter un salarié. Apparait, en filigrane dans l’enquête, la faible diffusion des technologies numériques de recrutement auprès des employeurs.

Une première enquête depuis 2005

La DARES a interrogé 8 510 entreprises qui ont recruté en CDI ou en CDD de plus d’un mois entre septembre et novembre 2015. C’est sa première enquête depuis 2005 sur les modes de recrutement des employeurs. 26 % des établissements interrogés disposent d’un service RH et 41 % utilisent leur site Internet pour recueillir des candidatures. Mais si, dans 45 % des cas, Internet a été mobilisé pour diffuser des annonces (41 %) et/ou pour consulter des bases de CV (14 %), dans 55 % des cas, les offres lui ont échappé. Les employeurs utilisent donc peu les technologies numériques et, pour l’heure, 5,6 % seulement font appel à un logiciel pour présélectionner les candidats.

Les relations personnelles et professionnelles représentent le mode de recrutement le plus efficace aux yeux des employeurs

Le mode de recrutement le plus efficace, pour un employeur, est le recours aux relations personnelles ou professionnelles. Bien mobiliser ses réseaux lui permet de réaliser 27 % de ses recrutements, soit beaucoup plus qu’éplucher les candidatures spontanées (21 % des recrutements), publier des annonces (15 %) ou recourir à un intermédiaire de type agence d’intérim, cabinet de recrutement (15 %) ou à un intermédiaire public de type Pôle emploi ou mission locale (13 %). Les recrutements de cadres, plus que ceux des autres catégories, utilisent les réseaux.

Des différences entre les entreprises

Plus l’entreprise est petite, plus elle recourt au canal de recrutement personnel ou professionnel. 20 % de celles de moins de dix salariés n’en utilisent aucun autre (6 % des plus de 200 salariés). Il faut signaler que 88 % de ces TPE n’ont pas de service RH et le patron doit gérer cette question seul.

À l’inverse, les entreprises de plus de 200 salariés font appel à un logiciel pour présélectionner les candidats. 94 % de ces entreprises disposent d’un service RH.

Des différences entre les canaux de recherche de candidature et les canaux d’embauche

Les canaux qui conduisent effectivement à une embauche ne sont pas nécessairement ceux qui ont été les plus mobilisés pour la recherche de candidats. Ainsi, l’examen des candidatures spontanées, mobilisé dans 68 % des cas pour recueillir des candidatures, ne permet d’aboutir à un recrutement que dans 32 % des cas. De même, les « bases de CV » mobilisées dans plus de 40 % des cas, ne permettent d’aboutir que dans 8 % des cas.

Le CV et l’entretien sont toujours indispensables

Le CV reste réclamé dans 90 % des recrutements, et la lettre de motivation exigée dans 60 % des cas. L’étape permet « aux recruteurs d’éliminer en moyenne près d’un candidat sur deux », précise l’étude. Enfin, 88 % des recrutements passent par un entretien individuel en face à face. A contrario, seul un quart des recrutements implique des mises à l’essai et des tests reproduisant des situations de travail.

Parmi les critères les plus déterminants pour la sélection du candidat, l’expérience et les compétences sont citées pour respectivement 28 % et 25 % des recrutements. La motivation compte aussi. Les compétences sont beaucoup plus souvent mentionnées pour les recrutements de cadres (52 % contre 22 % pour les autres recrutements).

Le plus rapide gagne

Il est important de noter que de nombreux recrutements se font après l’examen d’une seule candidature (28 %). Et rarement parce que l’employeur manque de candidats, plutôt parce que le premier faisait l’affaire. Il y a donc une prime à envoyer rapidement son CV.

Les enseignements de cette étude

L’étude que vient de publier le ministère du Travail est fort utile car elle apporte des réponses aux entreprises comme aux demandeurs d’emploi. Elle devrait ainsi permettre aux organismes comme Pôle emploi ou les missions locales de « recalibrer » les demandes d’investissement dans les recherches d’emploi qu’elles demandent aux demandeurs d’emploi, voire de proposer de nouveaux services aux petits employeurs.

Deuxièmement, sachant que les entreprises de moins de dix salariés pèsent 33 % des recrutements, il conviendrait de les aider à utiliser les nouvelles technologies et à s’appuyer sur un service extérieur de RH. Car, si le recours au réseau personnel et professionnel est utile, il entraine aussi des conséquences négatives : reproduction des modèles, absence de renouvellement des compétences, inégalités et parfois discrimination. La généralisation d’Internet dans les procédures de recrutement introduirait plus de transparence et corrigerait une part de ces inégalités.


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