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20 mai 1965 : accord créant la 4ème semaine de congés payés

samedi 7 avril 2012

Une drôle de négociation. Une négociation dont CGT et CFDT sont exclues, on imagine mal une telle situation. C’est pourtant ce qui est arrivé en 1965.

Des discussions engagées entre le patronat et FO aboutissent à un accord le 20 mai 1965 qui généralise la 4ème semaine de congés payés. Cet évènement confirme que le CNPF garde FO, et son secrétaire général André Bergeron, comme son interlocuteur privilégié. La CGT n’est pas invitée, la CFDT nouvellement créée non plus, car l’évolution de la CFTC en CFDT inquiète tant le patronat que FO et la CGT, même si les raisons en sont différentes.

Cet évènement illustre les rapports sociaux de l’époque.

La négociation n’était pas alors un processus habituel entre les partenaires sociaux français. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, il n’y avait eu que trois accords (1947 et 1957-1961) créant les deux régimes de retraite complémentaire, et une convention nationale créant l’UNEDIC en 1958. En 1947 pour la création de l’AGIRC seules la CGC et la FFSIC-CFTC étaient signataires, en 1958 pour l’UNEDIC FO, la CFTC et la CGC, en 1961 pour l’ARCCO on ne trouve que la signature de FO et de la CFTC. C’est la guerre froide, la CGT ne participe pas à un dialogue social d’ailleurs bien rare. Le patronat n’a pas non plus la volonté de mener une politique de relations sociales négociées…

…Avec quelques exceptions, en particulier par les premières négociations d’entreprise, Renault en tête où la CFTC et FO, gràce à la mobilisation de la CGT, obtiennent en 1955 la 3ème semaine de congés payés, le paiement des jours fériés et une retraite complémentaire, puis la 4ème semaine en 1962. Dans les années suivantes, les syndicats tentent d’étendre ces acquis sur les congés payés à d’autres entreprises, ce que certains employeurs de la métallurgie, la chimie ou l’alimentation acceptent d’ailleurs, jusqu’à ce que l’accord de mai 1965 généralise.

Les retombées de cet accord seront pourtant maigres et il faudra une loi de 1969 pour que la quatrième semaine soit réellement appliquée dans les entreprises. Accord certes, mais mieux vaudrait dire déclaration d’intention.


 

 

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